Défections, micro-partis et tentations frontistes : où va la droite ?
Laurent Wauquiez prendra probablement la direction des Républicains en décembre. Mais entre les défections au bénéfice de LREM, les déchirures internes et les tentations de rapprochement avec le Front national, la droite cherche sa direction.
L'ancien président de la commission d'organisation de la primaire de la droite, Thierry Solère, vient de rejoindre le parti La République en marche (LREM), avec ses compères ex-Républicains, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.
Le député de Boulogne était présent sur le plateau de BFMTV pour évoquer son transfert politique et ses fonctions actuelles. Il a premièrement estimé qu'il n'avait «aucune raison de démissionner» de son poste de questeur à l'Assemblée et il a également donné son avis sur la position de Laurent Wauquiez, en passe de s'imposer comme le nouvel homme fort de la droite française.
Marion Maréchal Le Pen alliée à Laurent Wauquiez ?
Il a notamment déclaré voir «chaque jour le glissement de la droite vers l’extrême-droite», puis, précisant ses propos, il a directement visé Laurent Wauquiez et évoqué son rapprochement possible avec le Front national (FN). «[L'alliance] ne sera peut-être pas avec elle [Marine Le Pen], mais avec un autre prénom», a-t-il lancé, allusion probable à la nièce de la présidente du FN, Marion Maréchal Le Pen, en retrait temporaire de la vie politique.
Marine Le Pen envisage-t-elle vraiment une alliance avec Laurent #Wauquiez ?
— RT France (@RTenfrancais) 19 novembre 2017
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Marine Le Pen, elle-même, avait évoqué avec ironie, une alliance avec Laurent Wauquiez lors d'une interview accordée à l'émission Le Grand Jury, le 19 novembre, en déclarant : «Quand j'entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd'hui, je me dis : "S'il est sincère, compte tenu des propos qu'il tient, il devrait aller jusqu'à proposer une alliance [au Front national]".»
«Ramassis d'opportunistes» venus «cuire leur petite soupe» : Wauquiez sort l'artillerie
Laurent Wauquiez s'est quant à lui une nouvelle fois défendu de toute alliance avec le parti frontiste lors de son passage à l'émission du Grand rendez-vous, le 26 novembre.
«Si jamais il n'y a plus que ce marais central et qu'Emmanuel Macron échoue, ça veut dire quoi ? Que les Français n'auraient plus que le choix entre Mélenchon et Marine Le Pen ? Moi je ne veux pas de cela», a-t-il lancé, promettant ne «jamais [faire] alliance avec Marine Le Pen».
Il a en outre fustigé avec véhémence ses anciens camarades de parti passés chez LREM. Il a notamment évoqué un «marigot central» constitué d'un «ramassis d'opportunistes», venus «cuire leur petite soupe».
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui accédera probablement à la direction du parti Les Républicains (LR) début décembre a eu des mots assez durs pour ses trois anciens camarades exclus à la fin du mois d'octobre, Thierry Solère, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. «Sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser», a déclaré Laurent Wauquiez, citant François Mitterrand. Il a également lancé : «Au fond, ils partent à En Marche parce qu'ils ont échoué, que plus personne ne veut d'eux et qu'ils n'ont pas réussi à torpiller la droite.»
LR en pleine crise existentielle
Pendant ce temps, LR continuent à se déliter. Au mois de novembre, deux poids lourds du parti ont quitté la politique : François Baroin et François Fillon.
Franck Riester du groupe parlementaire des Constructifs annonce pour sa part la création d'Agir, un micro-parti au sein des Républicains, composé de membres «Constructifs», c'est-à-dire souhaitant travailler main dans la main avec la majorité sur un certain nombre de dossiers.
Ils s'estiment toutefois «libres» et préviennent qu'ils sauront s'opposer à la majorité présidentielle «quand cela sera nécessaire».
Ils annoncent également qu'ils redoutent de voir «la droite s'enfermer dans une ligne identitaire, autoritaire, eurosceptique et ultraconservatrice».
Laurent Wauquiez tolérera-t-il leur double-appartenance lorsqu'il prendra la tête du Parti ?
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