Le créateur de Mamadou Segpa devant la justice pour ses liens avec Daesh

Le créateur de Mamadou Segpa devant la justice pour ses liens avec Daesh© Capture d'écran Youtube
Mamadou Segpa, personnage fictif créé par Omar C.
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Le YouTubeur Omar C., jeune Algérien de 20 ans, avait reçu une vidéo de l'auteur de l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray qui y annonçait son acte. A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé des documents de propagande djihadiste.

Omar C., jeune Algérien de 20 ans, comparaît ce 1er décembre devant la justice pour «association de malfaiteurs terroristes». Connu des internautes pour être l'auteur des vidéos humoristiques relatant les aventures de «Mamadou Segpa», il avait reçu une vidéo annonçant le meurtre du père Hamel quelques jours avant son assassinat. Il encourt une peine de prison de dix ans. 

Le 24 juillet 2016, en perquisitionnant le domicile d'Omar C., surveillé par les renseignements qui ont détecté sa radicalisation, les enquêteurs découvrent une quantité impressionnante de documents de propagande djihadiste. Parmi les quelque 11 300 photos, 257 fichiers audio et 163 vidéos retrouvés sur son ordinateur, une vidéo attire plus particulièrement leur attention : on y voit un homme annoncer «une attaque dévastatrice qui va bouleverser le cœur des mécréants».

Placé en garde à vue, Omar C. assure ne pas en savoir davantage quant à l'identité de l'individu en question ni quant à ses éventuelles cibles. Ce n'est que deux jours plus tard que l'on découvrira son nom lorsqu'il égorgera en pleine messe le père Jacques Hamel, dont le pape François a depuis ouvert le procès en béatification. Il s'agit d'Abdelmalik Petitjean.

Si l'interrogatoire d'Omar C. ne permet pas aux enquêteurs d'anticiper le meurtre, il leur fournit en revanche d'autres éléments. Le jeune homme raconte être entré en contact avec un inconnu sur l'application Telegram qui se fait appeler «@». Derrière ce pseudonyme se cache Rachid Kassim, considéré alors comme l'un des principaux recruteurs de Daesh. Après avoir tenté de convaincre Omar C. de passer à l'acte, il se serait finalement résigné et aurait décidé de lui transmettre la vidéo dans laquelle Abdelmalik Petitjean annonce son acte.

Des contacts djihadistes sur internet

Omar C. est un jeune homme désœuvré. Scolarisé en première «gestion-administration», il vient d'apprendre qu'il redoublera l'année suivante. Captivé par les jeux vidéos (il assure être troisième au classement mondial du jeu Call of Duty), il est également accaparé par les réseaux sociaux sur lesquels il multiplie les fausses identités. Mais ce sont surtout ses vidéos YouTube, dans lesquelles il met en scène le personnage débonnaire et naïf de Mamadou Segpa, qui constituent sa principale activité. Les dizaines de milliers d'internautes qui guettent chaque nouvelle vidéos font espérer à Omar C. un avenir dans l'audiovisuel.

Pour une nouvelle vidéo, Omar C. veut mettre en scène Mamadou Segpa dans les rangs de Daesh. Pour ce faire, il entre en contact avec des djihadistes sur internet. Là encore, le virtuel l'emporte sur le réel : à certains, il se présente comme un Français établi à Mossoul, à d'autres comme un amateur de vidéos ayant besoin de financement pour passer à l'acte. Il discute avec une jeune fille qui cherche un mari pour partir en Syrie. Il va jusqu'à rencontrer un homme dans le quartier de Barbès, à qui il donne 2 000 euros en échange d'une promesse de faux papiers.

C'est dans ce contexte qu'Omar C. vient à faire la connaissance virtuelle du fameux «@». Lorsque ce dernier lui transmet la vidéo d'Abdelmalik Petitjean, le 23 juillet 2016, le jeune homme assure ne pas prendre la menace au sérieux et choisit de ne pas prévenir la police. Le lendemain, lorsque les enquêteurs perquisitionnent son domicile, Omar C. parle davantage de Mamadou Segpa que de son propre parcours. Le meurtre du père Hamel deux jours plus tard donnera un tour bien plus tragique à son histoire.

Placé en détention provisoire depuis, Omar C. risque dix ans de prison. Au cours des interrogatoires ayant suivi l'assassinat du père Hamel, il a reconnu qu'il envisageait bien de se rendre en Syrie. Mais il assure qu'il avait pour intention de «travailler dans la vidéo». Entre temps, Rachid Kassim a été tué par un tir de drone de la coalition internationale effectué dans la région de Mossoul, en février 2017. Sur YouTube, les vidéos potaches de Mamadou Segpa conservent une certaine popularité. De nouveaux auteurs ont repris le flambeau.

Lire aussi : Des images de propagande de Daesh font planer une menace terroriste sur l'Europe pour l'hiver

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