Une journaliste suisse en reportage sur les migrants arrêtée par la gendarmerie française

- Avec AFP

Une journaliste suisse en reportage sur les migrants arrêtée par la gendarmerie française© CHARLY TRIBALLEAU Source: AFP
La journaliste Caroline Christinaz voulait enquêter sur les migrants en France (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Une journaliste suisse a été arrêtée et interrogée par la gendarmerie dans la région de Briançon. Selon son journal, Le Temps, elle a été mise en cause pour aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'étrangers.

Ce 14 novembre, le quotidien suisse Le Temps s'est scandalisé de l'arrestation d'une journaliste suisse qui enquêtait sur les migrants en France. «Ce n'est pas digne de la France à qui nous demandons des explications et des excuses», écrit le rédacteur en chef du journal, Stéphane Benoit-Godet, qualifiant les faits «d'intolérable attaque contre la presse».

L'envoyée spéciale du quotidien, Caroline Christinaz, avait pris place le 11 novembre dans la voiture d'un habitant des Hautes-Alpes qui apportait son soutien aux migrants franchissant le col de l'Echelle (à 1 762 mètres d'altitude), alors partiellement enneigé, pour entrer en France depuis l'Italie. Un second véhicule transportait un journaliste français de France Culture, Raphaël Krafft.

A leur descente du col, ils ont été arrêtés par la gendarmerie, alors que les deux véhicules transportaient quatre migrants. Les deux journalistes ont été convoqués le 12 novembre à la gendarmerie de Briançon. «L'interrogatoire a duré deux heures», témoigne Caroline Christinaz.

La journaliste dénonce «des pressions» de la gendarmerie, le procureur estime qu'il y a «diffamation»

«Ils m'ont dit vouloir connaître mes capacités financières pour établir le montant de l'amende», dit-elle. Elle explique avoir été photographiée et ses empreintes digitales ont été relevées. «Devant l'insistance et la pression des deux gendarmes, elle finit par leur donner son téléphone portable, puis, de guerre lasse, son code d'accès», dénonce Le Temps, qui précise que les gendarmes lui ont redonné finalement son appareil. 

«Quand elle les interroge sur le statut de cette audition, on lui répond qu'elle est mise en cause dans une procédure pour aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'étrangers sur le territoire français», explique le journal.

«Lors de son interrogatoire, notre consœur a subi des tentatives d'intimidation de la part des gendarmes et du procureur qui l'ont mise en cause alors qu'elle ne faisait qu'exercer sa profession», dénonce le rédacteur en chef.

Notre consœur a subi des tentatives d'intimidation

Interrogé par l'AFP, le procureur de Gap Raphaël Balland a accusé Le Temps «de tenir des propos totalement diffamatoires à son encontre». Il assure «n'avoir été informé par les gendarmes de l'audition de la journaliste suisse qu'à son issue». Il a expliqué que la journaliste s'était vu notifier ses droits – «droit d'avoir un avocat, de garder le silence et de partir à tout moment» – et qu'elle les avaient «signés».

Il a aussi précisé que quand les gendarmes lui ont rendu compte de l'audition de la journaliste et du conducteur, il leur a dit qu'au vu des premiers éléments de l'enquête, «il n'y avait pas d'éléments suffisants pour mettre en cause le deuxième journaliste», qui a donc été entendu comme «témoin».

Interrogé par l'AFP, le journaliste de France Culture a expliqué que sa consœur était sortie de l'entretien «choquée qu'on lui ait posé des questions intimes». L'ONG Reporters sans frontières a de son côté souligné dans un communiqué que «traiter un journaliste comme un suspect alors qu'il ne fait qu'exercer sa profession est une entrave au libre exercice du journalisme». Elle a rappelé que la protection des sources des journalistes était consacrée par le droit français.

Lire aussi : Macron a-t-il sacrifié les quotas d'accueil de migrants pour signer l'accord sur le travail détaché ?

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix