Un député de gauche au cœur d’une polémique sur des propos jugés antisémites

Le 25 juin 2025, le député Frédéric Maillot provoque un tollé en suggérant à l’Assemblée que des forces non nommées « tiennent l’économie et le pouvoir ». Accusé de sous-entendus antisémites, il se défend sans clarifier sa cible. L’incident ravive les débats sur les discours de haine en politique.
Lors d’une séance de Questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Frédéric Maillot, député de la Gauche Démocrate et Républicaine, a déclenché un scandale en déclarant : « On sait qui tient l’économie et le pouvoir quand on ne peut pas le citer dans cet hémicycle. »
Ces propos, tenus dans le cadre d’un débat sur le coût de la vie dans les territoires d’Outre-mer, ont été perçus comme un sous-entendu antisémite, renvoyant à des stéréotypes complotistes sur une supposée domination juive de l'économie et de la vie politique. Face à l’indignation immédiate, Frédéric Maillot a tenté de se défendre, assurant qu’il ne visait pas la communauté juive, sans préciser toutefois à qui il faisait référence.
Une polémique qui ne désenfle pas
La phrase, ambiguë et lourde de connotations, a enflammé les débats. Des élus de divers bords, comme la députée Ensemble pour la République Caroline Yadan, ont exigé des explications, dénonçant une possible « idéologie nauséabonde ». Cette élue est connue pour sa proximité avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
Alexandre Allegret-Pilot, député UDR, a fustigé un discours qu’il juge proche du « complotisme » ou du « racisme ». Ces réactions reflètent une sensibilité accrue face aux dérapages antisémites, dans un contexte où les actes contre la communauté juive se multiplient en France.
Cette remarque s’inscrit dans un climat politique déjà tendu à l’Assemblée. La veille, une autre polémique avait éclaté lorsque le député Emmanuel Duplessy avait attaqué Éric Ciotti sur des questions personnelles, provoquant un tollé à droite. Les propos de Frédéric Maillot, eux, touchent une corde particulièrement sensible, rappelant des accusations similaires portées contre des figures de la gauche radicale, comme Jean-Luc Mélenchon, récemment critiqué par son collègue Jérôme Guedj.
Ces incidents alimentent le débat sur la responsabilité des élus dans leurs discours, surtout lorsque ceux-ci flirtent avec des tropes dangereux. Cette affaire pose aussi la question de la liberté d’expression à l’Assemblée. Si Frédéric Maillot a cherché à dénoncer une forme d’oppression économique, son choix de mots, vague et suggestif, a prêté le flanc à de sérieuses accusations.