Anne Hidalgo et son «emploi imaginaire», le Canard enchaîné relance l'affaire

Anne Hidalgo et son «emploi imaginaire», le Canard enchaîné relance l'affaire© Charles Platiau Source: Reuters
Anne Hidalgo célébrant l'attribution des JO 2024 à Paris
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Selon une enquête du magazine Capital : «la pasionaria du vivre-ensemble s’est discrètement fait payer par le ministère du Travail pour un emploi imaginaire». Alors que Le Canard enchaîné confirme ces informations, le maire de Paris porte plainte.

Dans son édition du 8 novembre, Le Canard enchaîné enfonce le coin en confirmant des révélations du magazine Capital à la fin du mois d'octobre : le mensuel affirmait qu'entre 2000 et 2002, Anne Hidalgo, qui n'était pas encore maire de Paris, avait perçu indûment la somme de 116 000 euros de la part du ministère du Travail.

Notre-Drame de Paris dans la tourmente

L'édile parisienne n'aura décidément pas eu beaucoup de temps pour se réjouir de la consécration olympique de sa ville pour 2024. Elle avait déjà été mise en cause dans le brûlot Notre-Drame de Paris, publié en septembre 2017. Puis, Capital avait révélé le 25 octobre, feuilles de salaire à l'appui, qu'elle avait bénéficié pendant plus de deux ans, à partir de mars 2001, de son salaire versé par le ministère du Travail alors qu'elle avait accédé au poste de première adjointe du maire de Paris Bertrand Delanoë alors fraîchement élu.

Et le magazine de jubiler : «Problème : son job d’élue à temps plein ne lui laissait pas le temps d’assumer une activité annexe. Plusieurs de nos sources ont confirmé que l’emploi d’Hidalgo était imaginaire.»

Plus de deux années de flottement

Le 8 novembre, c'est donc le fameux palmipède qui vient porter l'estocade en ajoutant quelques éléments à cette affaire présentant de forts remugles d'emploi fictif. La revue économique ne peut que se réjouir de voir ses révélations être confirmées par Le Canard enchaîné, et résume à propos de la période où Anne Hidalgo travaillait pour Bertrand Delanoë : «Le Canard révèle qu'elle a pourtant touché durant cette période deux primes de cabinet – pour un montant total de 3 500 euros par mois – en plus de sa rémunération du ministère du Travail, alors qu'elle n'effectuait selon nos confrères, qu’une "partie minime de cette fonction".»

Selon le magazine, la situation a perduré jusqu'en avril 2002, lorsque Lionel Jospin a été battu à la présidentielle et que le cabinet de Marylise Lebranchu a disparu. Anne Hidalgo aurait alors demandé à réintégrer le ministère du Travail un jour par semaine, avant de changer d'avis quelques mois plus tard : selon le Canard, elle aurait alors estimé que de «nouvelles missions liées à [son] mandat d'élue [l'empêchaient] d’assumer une activité professionnelle, même à temps partiel.»

Le 7 janvier 2003, la future élue de Paris cesse enfin d'être payée par le ministère.

Anne Hidalgo se défend et porte plainte pour diffamation

Malgré plusieurs enquêtes journalistiques accablantes, Anne Hidalgo a décidé de porter plainte contre le magazine Capital dès le 25 octobre et a mis en avant le fait qu'à l'époque elle était en congé maternité. Selon un communiqué publié sur son compte Twitter, le maire de Paris met en cause la probité du journaliste ayant mené l'enquête et rétorque qu'elle s'était déjà expliquée sur des accusations similaires portées à son encontre par «un syndicaliste».

Anne Hidalgo fait ici allusion à la longue procédure qui l'a vue s'opposer au syndicat Sud-Travail qui avait cherché à alerter la Cour des comptes sans jamais obtenir gain de cause. La demande avait été déboutée sur la forme par le tribunal administratif. Par la suite, le syndicat a renoncé à attaquer le maire de Paris au pénal à cause d'un manque de moyens financiers.

Lire aussi : Capital affirme qu'Anne Hidalgo a bénéficié d'un emploi fictif de 2001 à 2003

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