Entre félicitations et railleries, le monde politique réagit à la création des Patriotes

Entre félicitations et railleries, le monde politique réagit à la création des Patriotes© Charles Platiau Source: Reuters
Florian Philippot en mai 2016.
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Alors que les défections au FN au profit des Patriotes se poursuivent, l'annonce par Florian Philippot de la conversion de son association en parti politique a entraîné nombre de réactions, dépassant largement le cadre du parti de Marine Le Pen.

Florian Philippot, évasif dans un premier temps sur son avenir politique après son départ du Front national (FN), a finalement annoncé le 29 septembre la transformation en parti de son association Les Patriotes. Si cette révélation n'a surpris que peu de monde, les réactions ont été nombreuses sur internet... en premier lieu dans les rangs du FN.

Un «grand jour» pour le camp des Patriotes 

Ayant adhéré à l'association Les Patriotes avant même le départ du vice-président du FN, le comédien Franck de Lapersonne, l'un des symboles de l'ouverture du parti à la société civile, a décrit le jour de l'annonce de Florian Philippot comme un grand jour. 

Les relations entre le comédien et la présidente du FN s'étaient par ailleurs tendues lorsque cette dernière lui avait refusé un emploi au sein du parti, après sa défaite aux législatives. 

Souveraineté repoussée aux calendes grecques 

Autre figure majeure du camp Philippot, l'eurodéputée Sophie Montel, elle aussi en conflit avec Marine Le Pen avant sa démission du parti, s'est félicitée de la naissance de cette nouvelle force politique visant à «fédérer». 

Recrue de choix pour la nouvelle force politique qu'entend mener l'ex-numéro deux du FN, l'économiste et ex-conseiller de Marine Le Pen Philippe Murer, a justifié cette scission par le rejet de la direction du parti de centrer son combat contre l'Union européenne et l'euro. 

«On n’est pas chez "Les Patriotes" !», clament des élus FN

Entré au FN en 2016, le candidat malheureux aux législatives Jean Messiah a reproché à Florian Philippot ses attaques sur les «mégrétistes», du nom des cadres du FN proches de Bruno Mégret, qui avait créé une scission dans le parti en 1998. Après l'échec du projet politique porté par ce dernier, plusieurs de ses partisans étaient revenus au sein du FN, dont le vice-président actuel du parti, Nicolas Bay.  

Répondant à la boutade d'un internaute demandant ironiquement si les nouvelles figures du FN se borneraient à «faire des selfies sur les marchés», le cadre du parti a répondu par un sentencieux : «On n’est pas chez "les Patriotes" !», s'inscrivant dans la lignée des propos de Marine Le Pen, qui avait décrit l'association comme un «club de potes». 

Un élu FN, retweeté par le vice-président du parti Louis Aliot, personnellement très opposé à la ligne portée par Florian Philippot, a pointé du doigt l’inefficacité de la stratégie du fondateur des Patriotes à convaincre les électeurs de gauche. Selon les chiffres qu'il avance, seuls 3% des électeurs du FN viendraient de la gauche, ce qui disqualifierait le positionnement «ni droite, ni gauche» cher à Florian Philippot, toujours officiellement partagé par Marine Le Pen. 

Pour Marine Le Pen : Les Patriotes «jouent les victimes» et «crachent dans la soupe»

Réagissant à la création de cette force politique, potentiellement capable d'entamer son électorat, Marine Le Pen a décidé de riposter lors d'une interview accordée à La Voix du Nord, accusant Florian Philippot de «cracher dans la soupe».

«Quand on se dit héritier de De Gaulle, il faut le faire avec hauteur. Il n’était pas obligé de jouer les victimes et de cracher dans la soupe en diffamant le parti. Mais tout ce qui est excessif est dérisoire», a ainsi tancé la dirigeante frontiste dans les colonnes du quotidien local, auquel elle répondait en marge d'un déplacement à Lille. 

Affichant un certain soulagement face à cette scission officiellement actée, la députée et chef de parti a accusé son ex-vice-président d'avoir en partie «anéanti la camaraderie qui règne au FN», en réussissant à se mettre «tout le monde à dos». Elle a par ailleurs comparé le départ du gaulliste comme le «retrait d'une épine du pied».

Quelles ouvertures en dehors du FN ? 

Cette scission, qui s'inscrit dans un paysage politique en pleine restructuration depuis l'élection présidentielle, dépasse les frontières du simple FN. En premier lieu parmi les personnalités politiques susceptibles de rejoindre l'une ou l'autre de ces formations. Gaulliste comme Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan a mis en garde contre une multiplication des forces politiques «patriotes» concourant chacune pour les présidentielles de 2022, sous peine de réduire le rapport de force politique à la confrontation «entre Mélenchon et Macron».

L'eurodéputé Aymeric Chauprade, ancien cadre du FN se positionnant à droite, a moqué l'initiative de l'ancien vice-président du parti, qui manquerait selon lui de soutiens pour mettre sur pied une force crédible. 

Une opinion que semble partager l'ancien directeur du Front national de la jeunesse Julien Rochedy, lui aussi démissionnaire en 2014, qui a remis en cause l'affirmation de Florian Philippot selon laquelle il aurait recruté au moins 3 000 adhérents. 

Lire aussi : Marine Le Pen : «Ceux qui ont mené une aventure solitaire ont disparu et ce sera le cas de Florian»

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