«Brasiers où l'Europe aurait pu périr»: Macron fustige protectionnisme et nationalisme à la Sorbonne
Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan sont montés au créneau après le long discours sur l'Europe d'Emmanuel Macron à la Sorbonne. Le président y a amalgamé et attaqué les conceptions nationalistes, identitaires et protectionnistes.
S'exprimant à la Sorbonne ce 26 septembre 2017, Emmanuel Macron donnait les grandes lignes de sa vision de l'Europe. Après la percée de Marine Le Pen à l'élection présidentielle, puis celle de l'AfD, parti souverainiste et anti-immigration, aux élections législatives allemandes le 24 septembre 2017, Emmanuel Macron n'a pas manqué de tenter d'apporter sa réponse, quitte à agiter le spectre de la menace de conflits.
«Le nationalisme, l'identitarisme et le protectionnisme ont allumé des brasiers où l'Europe aurait pu périr», a analysé le président de la République dans ce discours ayant pour thème la refondation de l'Union européenne. Et d'ajouter : «Les revoici sous des habits neufs.»
Le nationalisme, identitarisme, protectionnisme ont allumé les brasiers où l’Europe aurait pu périr, les revoici sous des habits neufs.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 26 septembre 2017
L'allusion était par trop transparente pour que certains des intéressés ne réagissent pas. Ainsi Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, estime que le projet européen d'Emmanuel Macron a un air de déjà-vu. «Monsieur Macron a vingt ans de retard : c'est bien l'Union européenne telle qu'elle s'est construite qui a trahi l'idéal européen», a-t-il estimé sur Twitter.
M. #Macron a 20 ans de retard : c’est bien l’Union européenne telle qu’elle s’est construite qui a trahi l’idéal européen. #sorbonne
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 26 septembre 2017
Pour le candidat à l'élection présidentielle qui s'était rallié à Marine Le Pen dans l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron reprend à son compte des méthodes déjà utilisées pour disqualifier les critiques contre l'Union européenne.
La veille ficelle du repli national ne marche plus. Reconstruisons une belle Europe au service des peuples. #Macron#sorbonne
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 26 septembre 2017
Florian Philippot, ancien vice-président du Front national, a dénoncé pour sa part des «propositions pseudo-démocratiques».
Macron propose des machins de « consultation » pseudo démocratiques pour éviter un référendum, lui démocratique, sur l’Europe. #Sorbonne
— Florian Philippot (@f_philippot) 26 septembre 2017
«Pourquoi Macron ne dit-il pas directement qu’il veut un Etat européen ? On gagnerait du temps», souligne-t-il encore.
Pourquoi Macron ne dit-il pas directement qu’il veut un État européen ? On gagnerait du temps...#Sorbonne
— Florian Philippot (@f_philippot) 26 septembre 2017
«Dans tout les domaines on a l'impression qu'[Emmanuel Macron] veut gommer la France et mettre l'Union européenne à la place», estime-t-il dans une vidéo publiée sur Facebook. «Il n'y a plus de nations, il n'y a plus de peuples et [donc] il n'y a plus de démocratie», déplore-t-il. Moquant le lyrisme et les envolées européennes du président de la République, Florian Philippot explique encore aux internautes qui le suivent : «Le but de tout cela, c'est que l'air de rien, vous avaliez ce qui se fait aujourd'hui, au nom d'une Histoire qu'on aime tous.»
Joffrey Bollée, directeur de cabinet de Florian Philippot dénonce l'ambiguïté, selon lui, de la notion de souveraineté d'Emmanuel Macron. «On s'y perd, quand Macron parle de souveraineté sans adjectif derrière. Il faut comprendre quoi ? Européenne ou française ?», s'interroge-t-il.
On s'y perd, quand Macron parle de "souveraineté" sans adjectif derrière, il faut comprendre quoi ? Européenne ou française ? #Sorbonne#Fou
— Joffrey Bollée (@JBollee) 26 septembre 2017
La saillie d'Emmanuel Macron à l'encontre des protectionnistes, identitaires et nationalistes, tous amalgamés les uns aux autres, a même dépassé les frontières. L'AfD souligne avec ironie le projet d'Emmanuel Macron de mettre en place un gouvernement économique européen : «En résumé, Macron veut un Etat central européen et ce que nous avons de mieux : notre argent.»
Holger Zschaepitzs RTs konzentrieren sich auf das Wichtige. Zusammenfassung: Macron will einen EU-Zentralstaat & unser Bestes - unser Geld. https://t.co/Py3Zo9h8HX
— AfD Bayern (@AfD_Bayern) 26 septembre 2017