Malgré des perturbateurs, Mélenchon rassemble au moins 30 000 personnes à Paris
150 000 personnes, selon Jean-Luc Mélenchon, et 30 000 selon la police, ont défilé dans la capitale pour dire non au «coup d'Etat social». Si des antifas ont tenté de perturber le rassemblement, il s'est globalement bien déroulé.
«C'est nous la force déterminée et tranquille qui allume la force sociale là où ils allument la guerre». C'est ce qu'a déclaré Jean-Luc Mélenchon lors de son discours place de la République, sur la scène dressée à cet effet, ce 23 septembre.
Le leader de La France insoumise (LFI) a livré un discours de près d'une heure, à la fin de la manifestation organisée à Paris qui a rassemblé 30 000 personnes, selon les forces de l'ordre, et 150 000, selon Jean-Luc Mélenchon.
«C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE», a notamment lancé le leader de LFI, répondant à la phrase d'Emmanuel Macron lâchée sur la chaîne américaine CNN, interviewé par Christiane Amanpour : «Je crois dans la démocratie, mais la démocratie ce n'est pas la rue.»
«Là où vous aviez une loi, vous aurez désormais 700 lois différentes, en fonctions des branches», a martelé Jean-Luc Mélenchon.
«C'est la chienlit numérale, la pagaille, le chaos [...] Toutes ces fadaises qui n'on jamais produit rien d'autre que de la misère et de la souffrance [...] Ces gens détruisent tout ce que nous avons construit», a-t-il ajouté.
«Les grandes nations montrent le visage incroyable d'une accumulation fantastique comme jamais et de l'autre autant de pauvreté [...] Ils se préparent à s'attaquer au droit de la retraite. Et ces braves gens pacifiques et bienveillants [les retraités] sont aujourd'hui aussi enragés que nos jeunes gens», a poursuivi le leader de LFI.
«Dégagez, dégagez» et «Résistance» ont scandé les manifestants, avant d'entamer une Marseillaise.
Une «déferlante» ?
Vers 14h sous un beau soleil automnal, plusieurs milliers de manifestants, pour la plupart partisans du parti de Jean-Luc Mélenchon La France insoumise, s'étaient massés aux abords de la place de la Bastille, arborant des pancartes telles que «Y'a rien de bon dans le Macron», «Les fainéants dans la rue» ou encore «Le roi est nul».
Les députés de la #FranceInsoumise ont pris place dans le défilé #manif23septembrepic.twitter.com/NDlZZLvg4U
— Lucas RT France (@lucas_rtfrance) 23 septembre 2017
Le cortège a pris la direction de la place de la République, à moins de deux kilomètres de là, où Jean-Luc Mélenchon, qui a promis «une déferlante», a prononcé son discours, annonçant la présence de plus de 150 000 personnes au rassemblement organisé par LFI.
#Melenchon arrive dans la #manif23septembre accompagné d'Éric Coquerel pic.twitter.com/dJFuIbbd7X
— Lucas RT France (@lucas_rtfrance) 23 septembre 2017
Dans le carré de tête figuraient notamment, aux côtés du leader de La France insoumise, l'ancien candidat du Parti socialiste (PS) à la présidentielle Benoît Hamon ou encore plusieurs responsables et députés LFI comme Clémentine Autain. Le patron du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a également été vu par les journalistes, mais était là «sans défiler». Olivier Besancenot et Philippe Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), étaient également présents.
Les députés de la #FranceInsoumise arrivent à la #manif23septembrepic.twitter.com/S3AUnjpUl4
— Lucas RT France (@lucas_rtfrance) 23 septembre 2017
Après une mobilisation syndicale décevante, le 21 septembre dernier, cette manifestation constituait un test pour le mouvement social et les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif.
Forte mobilisation à la manif de la #FranceInsoumise#Paris#manif23septembrepic.twitter.com/BVmxUEojck
— Lucas RT France (@lucas_rtfrance) 23 septembre 2017
Pour expliquer l'originalité d'un appel émanant d'un mouvement politique sur des revendications sociales, le député LFI Alexis Corbière a déclaré : «On assume notre rôle et on prend l'initiative.» Pour lui, le parti «se fait entendre et prend sa place».
Des Black-Blocks tentent de perturber l’événement
En marge de la manifestation, des jeunes vêtus de noir ont scandé des slogans contre la police ou encore «Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon» et agitaient des banderoles «Le travail tue, mort sur ordonnance» ou encore «Mélenchon est un soumis».
#JaiBastille : Des #antifas tentent de perturber la manifestation de #LaFranceinsoumise à #Paris (IMAGES)https://t.co/Tv1tAz0sQNpic.twitter.com/KmaomPCQlJ
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Des antifas tentent d’entrer sur la scène ou #Mélenchon doit parler. Situation très tendue. pic.twitter.com/ddkKhhqJvn
— Clément Lanot (@ClementLanot) 23 septembre 2017
Après de brèves échauffourées avec le service de sécurité, le groupe s'est mis à l'écart et le calme est revenu sur la place de la République.
Le #blackbloc se tient à l'écart de la scène, toujours Place de la République #JaiBastillepic.twitter.com/TGpNiaAZpO
— Albane Guichard (@albanegcd) 23 septembre 2017
Mais pendant le discours du leader de La France insoumise, le groupuscule est revenu à la charge, contraignant les services de sécurité à user de gaz lacrymogènes pour mettre un terme à la bousculade.
Clashes with antifas #23septembre#JaiBastillepic.twitter.com/gQVV8mZyhb
— Lorenzo RT France (@LorenzoRTFranc1) 23 septembre 2017
#antifa protests going on at #JaiBastillepic.twitter.com/Wb7qPwBhxW
— Lorenzo RT France (@LorenzoRTFranc1) 23 septembre 2017
Dernier coup de force de l'opposition après la publication des ordonnances au Journal officiel
Alors que les ordonnances instituant la réforme du Code du travail ont été publiées dans la matinée du 23 septembre dans le Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, LFI avait élargi sa contestation à l'ensemble des initiatives prises par le gouvernement depuis quatre mois. Un slogan choc : «coup d'Etat social», réunissant à la fois l'augmentation de la CSG, la réduction des aides au logement (APL) et la suppression des emplois aidés.
LFI avait affrêté de nombreux cars venus de toute la France pour mobiliser au moins autant que les 130 000 personnes qui avaient participé à la «Marche pour la République» du 18 mars.
Alors que Les Républicains (LR), le Parti socialiste (PS) et le Front national (FN) connaissent de grandes difficultés internes, Jean-Luc Mélenchon entendait ainsi faire la démonstration qu'il était le seul, avec son groupe de 17 députés «Insoumis», à pouvoir incarner l'opposition à la politique d'Emmanuel Macron.
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