Gaza en vue, Greta à bord, Tsahal aux aguets

L'activiste Greta Thunberg, l'eurodéputée française Rima Hassan et d'autres militants naviguent vers Gaza avec une aide humanitaire. Israël promet d’intercepter le navire, jugeant l’opération provocatrice. Les activistes assument les risques et dénoncent les souffrances infligées aux civils palestiniens par le blocus.
L’armée israélienne a reçu pour ordre de bloquer le navire Madleen, surnommé la « flottille de Greta Thunberg », en route vers les côtes de Gaza dans le cadre d'une « mission humanitaire » organisée par des militants. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’il refusait catégoriquement de laisser le bateau atteindre l’enclave palestinienne. « J’ai donné des instructions à Tsahal d’agir de sorte que la flottille dirigée par la Madleen n’atteigne pas Gaza. Je le dis clairement à Greta l’antisémite et à ses amis : vous feriez mieux de faire demi-tour, parce que vous n’atteindrez pas Gaza », a-t-il affirmé.
Le gouvernement israélien considère cette mission humanitaire comme une tentative politique de ternir l’image d’Israël et d’attiser l’opinion internationale dans un contexte de conflit intense à Gaza et de crise humanitaire. Le navire pourrait être remorqué de force jusqu’au port d’Ashdod, et les passagers arrêtés. L'arrivée du navire est attendue d’ici le 9 juin.
De son côté, Greta Thunberg a fait savoir qu’elle et les autres membres de l’équipage avaient pleinement conscience des risques potentiels. Elle a toutefois estimé que ces menaces restaient dérisoires face aux souffrances quotidiennes des Palestiniens qui luttaient pour survivre.
Le bateau fait partie de la coalition « Flottille de la liberté », active depuis 2010, qui dénonce le blocus maritime imposé par Israël à Gaza depuis des années. D'après elle, le Madleen transporte à son bord 12 activistes et une cargaison humanitaire : nourriture pour enfants, farine, riz, produits d’hygiène, kits de dessalement, matériel médical, béquilles et prothèses.
Israël justifie le blocus par la nécessité d’empêcher tout transfert d’armes vers le Hamas, responsable de l’attaque du 7 octobre 2023, au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été tuées et environ 250 prises en otage. L’État hébreu a depuis lancé une vaste opération militaire pour éliminer le Hamas et libérer les captifs.
Face à l’intensification de la crise, plusieurs voix internationales, notamment en Europe, s’élèvent contre la politique israélienne. L’OMS a qualifié la situation alimentaire dans la bande de Gaza comme l’une des plus graves au monde.