Marine Le Pen maintient Florian Philippot vice-président du FN, mais lui retire des responsabilités
Alors que les tensions croissent au sein du parti de Marine Le Pen entre pro et anti-Philippot, la dirigeante frontiste vient d'envoyer une mise en garde forte à de son numéro 2, en lui retirant sa délégation.
Sur le papier, c'est un remaniement technique justifié par des raisons liées aux statuts du parti ; symboliquement, c'est un véritable coup de semonce adressé à Florian Philippot. Le 20 septembre, Marine Le Pen a annoncé qu'elle retirait au vice-président du Front national (FN) sa délégation à la stratégie et à la communication. Par conséquent, la vice-présidence de l'intéressé sera désormais sans délégation.
Cette mesure vise, selon Marine Le Pen, à «lever les ambiguïtés» successives à la création par Florian Philippot du mouvement Les Patriotes au sein du parti. «Florian est un dirigeant politique : il sait, je crois, que la création des Patriotes au moment des législatives a créé une forme d'émoi au sein du Front national, auprès des adhérents du Front national, et même certaines inquiétudes», avait déjà déploré Marine Le Pen le 19 septembre au micro de RTL.
«Je n'ai pas l'intention de quitter Les Patriotes ni de renoncer à mes convictions, à mes idéaux, et si on veut me démettre et m'empêcher de travailler à la refondation du FN, il faudra le faire... je le regretterais amèrement», avait pour sa part déclaré Florian Philippot, quelques minutes avant sur le plateau de CNews.
Mais les raisons du bras de fer engagé depuis plusieurs semaines au sein de la formation politique entre les partisans de Florian Philippot et la frange la plus à droite du parti semblent bien plus politiques que ne semblent vouloir le dire les intéressés. «Le FN est en train de changer complètement de ligne, de faire un retour en arrière absolument terrifiant, qui affole des milliers de personnes», avait lancé Florian Philippot le 20 septembre.
Du côté de ses adversaires, c'est l'affaire du «couscousgate» qui a cristallisé les tensions à l'égard de la ligne défendue par Florian Philippot, accusé de mettre le cap trop à gauche et d'accorder trop d'importance à la question de la sortie de l'euro. «Ces gens sont des crétins : ceux qui parlent de provocation quand on met une photo de couscous à Strasbourg [sur Twitter] sont juste crétins», avait froidement commenté le vice-président du FN.
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