«Pas besoin de ça»: les journalistes déplorent la nomination à l'Elysée de leur confrère Roger-Petit
La nomination de l'éditorialiste Bruno Roger-Petit comme conseiller et porte-parole de l'Elysée a agité le microcosme des journalistes parisiens. Ils estiment que cette collusion pourrait encore renforcer la méfiance de l'opinion envers les médias.
De nombreux journalistes ont commenté la nomination de leur ex-confrère à l'Elysée sur le réseau social Twitter, comme l'a constaté Thomas Snegaroff, de France Info.
A lire ma TL, la nomination de Bruno Roger-Petit n’intéresse personne à part les journalistes.
— thomas snegaroff (@thomassnegaroff) August 29, 2017
La plupart d'entre eux ont déploré ce choix, qui ne ferait que renforcer l'hostilité grandissante des citoyens envers la presse traditionnelle, fréquemment accusée de collusion avec les politiques.
«Un grand merci pour tout le bien qu'un petit nombre fait à notre profession, qui n'avait déjà pas vraiment besoin de cela», a tweeté le photographe Julien Muguet.
Un grand merci pour tout le bien qu'un petit nombre fait à notre profession, qui n'avait déjà pas vraiment besoin de cela… pic.twitter.com/TZtCtp8ttn
— Julien Muguet (@julienmuguet) 29 août 2017
Une position partagée par Nicolas Chapuis, chef du service politique du journal Le Monde. «L'application mise par certains confrères à donner raison à ceux qui pensent que tous les journalistes sont dans la collusion est stupéfiante», a-t-il déclaré.
L'application mise par certains confrères à donner raison à ceux qui pensent que ts les journalistes st dans la collusion est stupéfiante.
— Nicolas Chapuis (@nicolaschapuis) 29 août 2017
Pour Thomas Vampouille, journaliste à l'hebdomadaire Marianne, Emmanuel Macron chercherait même à «décrédibiliser» la profession en procédant à cette nomination.
Sachant que ses éditos étaient + utiles que ses futurs tweets, l'Elysee n'a qu'un intérêt à embaucher Bruno Roger-Petit: nous décrédibiliser
— Thomas Vampouille (@tomvampouille) August 29, 2017
Frédéric Says, journaliste à France Culture, a lui fait un parallèle avec les personnalités politiques récemment reconverties dans la chronique politique. «Les deux institutions coulent dans les baromètres de confiance», a-t-il souligné.
Des journalistes en politique, des politiques dans les médias... et les deux institutions qui coulent dans les baromètres de confiance. 🤔🤔
— Frédéric Says (@FredericSays) 29 août 2017
D'autres, comme Charline Vanhoenacker, ont préféré ironiser sur la situation, faisant référence aux difficultés pour les journalistes de travailler avec le président. «C'était pourtant simple : pour qu'un journaliste finisse enfin par approcher Macron, il suffisait de se faire engager à L'Elysée», a-t-elle tweeté.
C'était pourtant simple : pour qu'un journaliste finisse enfin par approcher Macron, il suffisait de se faire engager à L'Elysée
— CharlineVanhoenacker (@Charlineaparis) 29 août 2017
Le 29 août, l'éditorialiste Bruno Roger-Petit, qui s'était fait remarquer ces derniers mois pour ses positions très favorables à Emmanuel Macron, a été nommé conseiller et porte-parole de l'Elysée. Il administrera notamment, à partir du 1er septembre, le compte Twitter de la présidence.
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