Macron porte plainte contre un paparazzi, celui-ci accuse l'Elysée de menaces
Un photographe a fait la mauvaise expérience du changement de consignes donné par le couple présidentiel s'agissant des photographes. De son côté, le président de la République a porté plainte pour harcèlement et atteinte à la vie privée.
Le président de la République Emmanuel Macron a porté plainte contre un photographe qui le suivait sur son lieu de vacances. L'hebdomadaire VSD rapporte le témoignage de l'intéressé, qui accuse l'Elysée d'avoir exercé des pressions et les policiers d'avoir fait du zèle.
Alors que le couple présidentiel n'est pas avare de poses devant les caméras d'ordinaire, Emmanuel Macron a porté plainte contre un paparazzi, fait savoir France 3, pour harcèlement et atteinte à la vie privée. «Ce photographe l'a suivi à plusieurs reprises à moto : la sécurité lui a demandé à plusieurs reprises de ne pas le faire, il a continué, parfois à ses risques et périls», a commenté le service de communication de l'Elysée.
Le photographe nie catégoriquement avoir filé le président à moto et évoque simplement sa présence devant la villa pendant de longues heures, sans prendre de photographies. Il souligne en revanche l'agressivité du responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron : «Il n'y a plus de photos, maintenant c’est comme ça, il va falloir vous y habituer, on n’est plus sous les présidences précédentes : vous allez vite vous en rendre compte…»
«Sibeth Ndiaye a appelé leur boss pour les faire déguerpir, sinon ils n'auront plus d'accréditation»
Alors que le photographe s'interrogeait sur la présence de journalistes de BFMTV et de TF1 devant la grille de la propriété où Emmanuel et Brigitte Macron séjournent, l'officier de sécurité lui aurait alors répondu : «Vous inquiétez pas, Sibeth [Ndiaye, chargée de communication de l’Elysée dont les méthodes avec la presse ont déjà fait polémique] a appelé pour demander à leur boss de les faire déguerpir sinon ils n’auront plus leur accréditation…», laissant entendre que l'Elysée aurait recouru à la menace. Le photographe se voit alors prié de quitter les environs de la luxueuse villa que lui prête Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, située au Roucas Blanc, quartier huppé de Marseille.
#Macron en vacances à #Marseille,
— 🐨🦊Marsu™ 🐺🐼 (@Marsupi_L_Ami) 13 août 2017
On reconnaît bien les fameux quartiers nord de la cité phocéenne...#EnVacances mais loin des #SansDentspic.twitter.com/OJImxcUuJC
De son côté, contacté par VSD, le service de communication de l'Elysée dément pour sa part toute tentative d'intimidation auprès de BFM ou de TF1 : «On ne fait et on ne fera jamais ça», a précisé un responsable à l'hebdomadaire.
Le photographe dénonce une garde à vue abusive
Face à l'insistance du photographe, l'agent de sécurité semble ainsi avoir appelé la police dont un agent a alors lancé au paparazzi : «Je vais vous faire coffrer pour 48 heures.» Moins d'une heure plus tard, celui-ci est au commissariat et la police judiciaire lui notifie sa garde à vue «sur ordre du procureur de la République». Celle-ci a duré environ six heures, qu'il a passées en cellule – une procédure extrêmement rare pour des photographes.
«Ils ont fouillé tout mon matériel, mes sacs. J’ai dû retirer mes lacets de chaussure, ma montre… J’ai été traité comme un criminel», déplore le témoin de VSD. Un officier de police demande à voir sur la carte mémoire de ses appareils photos et le contenu de son ordinateur. «C'est illégal, mais ils m'ont fait comprendre que si je ne coopérais pas, je devrais attendre demain matin pour sortir, c'était de l'intimidation», ajoute-t-il.