Des banques françaises accusées de financer la colonisation de la Palestine
- Avec AFP
Axa, BNP, le Crédit agricole et la Société générale détiennent des participations dans des banques et entreprises israéliennes ayant financé la colonisation en Palestine, affirme un rapport de la Fédération internationale des droits de l'homme.
D'après la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), plusieurs institutions financières françaises possèdent des parts, qui dépassent rarement le point de pourcentage, qui «contribuent indirectement au maintien et au développement» des colonies, selon l'étude intitulée Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne.
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Les quatre banques et l'assureur gèrent des «participations financières» ou «détiennent des actions» dans des banques israéliennes, qui constituent un «outil essentiel de la politique de colonisation» en «finançant les constructions», souligne ce rapport co-écrit notamment avec la Ligue des droits de l'homme (LDH) et la CGT.
De même, elles ont des rapports avec des entreprises israéliennes «qui fournissent des services vitaux au maintien et au développement des colonies», tels que «la construction d'habitations ou d'usines, la connexion aux réseaux téléphoniques et internet ou encore l'aménagement en équipements de surveillance».
«Les banques françaises ne peuvent pas dire qu'elles ne savaient pas»
Sollicités par l'AFP, BNP Paribas, le groupe BPCE et la Société générale n'ont pas souhaité commenter ce rapport. Le Crédit agricole n'a pour l'heure pas encore réagi.
De son côté, Axa précise que «les investissements en question représentent une part infime de [ses] actifs sous gestion» et souligne avoir fait étudier ce dossier en 2016 par son comité d'investissement responsable qui n'avait pas trouvé matière à le remettre en cause.
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Les Nations unies et la grande majorité de la communauté internationale considèrent comme illégales les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée.
«On veut que les entreprises françaises retirent leur argent des sociétés israéliennes ayant à voir avec les colonies», comme le stipulent des «recommandations» du ministère des Affaires étrangères publiées en 2014, a expliqué Didier Fagart, un membre de l'association France Palestine solidarité, également co-auteure du rapport.
Le document révèle également que BNP Paribas, la Société générale, LCL (filiale du groupe Crédit Agricole) et Natixis (filiale du groupe BPCE) ont accordé 288 millions d'euros sur la période 2004-2020 à l'entreprise publique Israel Electric Corporation (IEC) pour l'extension de deux centrales au gaz, alors que l'IEC approvisionne en électricité les colonies en Cisjordanie.
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«Les banques françaises ne peuvent pas dire qu'elles ne savaient pas», a lancé Didier Fagart.
Des fonds de pension néerlandais et luxembourgeois se sont désengagés ces dernières années des cinq banques israéliennes avec lesquelles les banques françaises ont des liens, pour leur implication dans la colonisation. La Danske Bank et la Deutsche Bank Ethical Fund ont placé l'une d'entre elles sur une liste noire, souligne le rapport.