Risque de cyberattaque : les députés des Français de l'étranger fustigent l'abandon du vote en ligne

Risque de cyberattaque : les députés des Français de l'étranger fustigent l'abandon du vote en ligne© Getty Image
Le vote électronique serait-il sujet au piratage? Les députés des Français établis hors de France ne veulent pas y croire
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Les députés des Français de l'étranger sont unanimes pour dénoncer les conséquences de l'abandon du vote électronique sur la participation. Alors que certains évoquent des raisons financières, une pétition a d'ores et déjà été mise en ligne.

Le ministère des Affaires étrangères français a annoncé le 6 mars que, compte tenu «du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourrait affecter le déroulement du vote électronique», ce dernier n'aurait plus cours pour les Français de l'étranger lors des élections législatives de juin prochain.

«En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l’étranger», explique le Quai d'Orsay dans dans un communiqué. Pour palier les éventuelles difficultés que poserait cette mesure, le délai pour se procurer le matériel de vote par correspondance a été allongé jusqu'au 31 mars.

Le dispositif du vote électronique avait été instauré pour la première fois en 2012, à l'exclusif usage des Français de l'étranger et pour les seules élections législatives – le vote par correspondance ou en consulat demeurant de mise pour les présidentielles. Il avait pour but de faciliter le vote des Français expatriés, parfois répartis dans des circonscriptions extra-territoriales couvrant de vastes zones géographiques.

Colère chez les députés des Français de l'étranger

Cette annonce a suscité une indignation unanime parmi les représentants des Français établis hors de France. Réagissant sur Twitter, le député des Républicains (LR) Thierry Mariani, dont la circonscription couvre l'Europe de l'Est, l'Asie et le Pacifique, qualifie ce choix d'«hallucinant».

Selon lui, le succès de la primaire de la droite, au cours de laquelle le vote électronique était autorisé, apporterait la preuve de la viabilité d'un tel système. Interrogé par Le Figaro, il dit «refuser de croire que que l'Etat soit moins capable qu'un petit parti».  «Tous les expatriés ne vivent pas à Bruxelles, Londres ou Zurich !», conclut-il, expliquant que les bureaux de vote sont parfois situés à plusieurs centaines de kilomètres de certaines villes.

Modifier les conditions d’un scrutin à trois mois de la tenue du vote, c’est digne des régimes dictatoriaux

De son côté, Axelle Lemaire, ex-députée de la circonscription d'Europe du Nord, dénonce de faux prétextes. «La cybermenace a bon dos : cela fait plusieurs mois que le sujet est sur la table, il était tout à fait possible de prendre cette décision quand il en était encore temps», déclare-t-elle au Monde. Selon elle, «modifier les conditions d’un scrutin à trois mois de la tenue du vote, c’est digne des régimes dictatoriaux». «A l’heure où après le Brexit, après l’élection de Donald Trump et alors que Marine Le Pen est aux portes du pouvoir, on devrait au contraire favoriser les différents moyens de voter», ajoute-t-elle.

Frédéric Lefebvre, député LR de la première circonscription des Français de l'étranger qui comprend les Etats-Unis et le Canada, dénonce l'«amateurisme» du gouvernement. Il a d'ores et déjà lancé une pétition en ligne afin de «réclamer au président de la République et au Premier ministre de revenir le plus rapidement possible sur cette décision».

Une mesure dictée par la nécessité de faire des économies ?

Pouria Amirshahi, élu dans la circonscription d'Afrique du Nord et de l’Ouest sous les couleurs du PS qu'il a quitté en 2016, déplore un «argument très fragile», mettant en avant le bon déroulé du vote par voie électronique en 2012. Interrogé par Le Monde, il avance l'hypothèse selon laquelle le véritable motif de l'abandon du vote électronique pourrait être pécuniaire, notamment en raison du coût engendré par l'envoi de SMS de vérification à chaque électeur – un procédé qui n'avait pas été mis en place 2012.

Depuis la réforme de 2008 qui leur attribuait 11 députés à l’Assemblée nationale en plus des 12 sénateurs déjà existants, les Français de l'étranger élisent également 90 conseillers à l’Assemblée des Français de l’étranger et 442 conseillers consulaires. Avec une participation moyenne très faible (autour de 42% en 2012), ces scrutins coûtent cher.

En janvier dernier, la Cour des comptes avait d'ailleurs conseillé au gouvernement français de réduire les coûts d'organisation de ces élections. Dans un rapport dédié à cette question, la juridiction financière estimait que le coût moyen par électeur inscrit s'établissait autour de 20,50 euros (contre environ 7,50 euros en France). Elle suggérait alors de développer... «le vote par internet [qui] permettrait de réduire les coûts d’organisation sans dégrader le niveau de participation».

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