Violences policières, émeutes en Seine-Saint-Denis... «L'affaire Théo» secoue les politiques
Diverses personnalités politiques ont adressé leur soutien au jeune homme, hospitalisé des suites de son interpellation, tout en conspuant les violences policières. D'autres ont préféré pointer du doigt les émeutes que cet événement a suscitées.
«L'affaire Théo», du nom du jeune homme de 22 ans qui a fait l'objet d'une très violente interpellation le 2 février, continue d'interpeller le milieu politique français.
Alors que le président de la République se rendait au chevet de Théo, le 7 février, celui-ci a appelé à la fin des émeutes nocturnes qui se succèdent en Seine-Saint-Denis depuis son arrestation. «Stop à la guerre, les gars», a lancé le jeune homme depuis son hôpital – une réaction jugée digne et responsable par François Hollande.
Théo a réagi avec dignité et responsabilité. La justice a été saisie, il faut lui faire confiance. Elle ira jusqu'au bout. pic.twitter.com/YRlpdFXII6
— François Hollande (@fhollande) 7 février 2017
Le message de Théo a également été applaudi, entre autres, par le député socialiste Daniel Goldberg…
Merci à Théo pour son message aux côtés de @fhollande : « Stop à la guerre les gars » https://t.co/LRL07TEnZa#AvecThéo
— Daniel Goldberg (@GoldbergDaniel) 7 février 2017
… ainsi que par l’humoriste Stéphane Guillon, qui a salué un témoignage « fort, digne, face à la barbarie monstrueuse des quatre policiers».
Beau témoignage de Théo, fort, digne, face à la barbarie monstrueuse des quatre policiers d'Aulnay sous Bois.
— Stéphane Guillon (@stephaneguillon) 7 février 2017
En outre, le maillot de l’Inter de Milan que portait Théo dans sa chambre d'hôpital a tapé dans l’œil du club de football italien, qui selon la presse transalpine, «s’est aussitôt démené pour contacter le garçon» afin de l’inviter à assister à un match à Milan.
L'Inter s'active pour inviter Théo à Milan afin de rencontrer l'équipe.
— Inter Milan FR (@InterMilanFRA) 8 février 2017
Vêtu d'un maillot de l'Inter à l'hôpital, il a reçu F.Hollande hier. pic.twitter.com/8PYWUb28IO
Messages de soutien à Théo et dénonciation des violences policières à gauche
Les messages de soutien à Théo se sont multipliés dans les jours qui ont suivi la publication d’une vidéo de son interpellation violente par le Parisien, le 4 février. Le candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, par exemple, a exprimé sa solidarité avec la famille de l’homme de 22 ans, et a prôné «l’expulsion des tortureurs» de la police républicaine.
Soutien à Théo et sa famille. Expulsion des tortureurs de la police républicaine. #justicepourtheo
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 6 février 2017
Le socialiste Benoît Hamon, lui, a dénoncé les «violences inacceptables» subies par Théo, tout en souhaitant qu’une enquête rapide soit réalisée afin de permettre «l’apaisement» – en référence, certainement, aux émeutes nocturnes de Seine-Saint-Denis.
Face aux violences inacceptables sur #Theo, il faut 1 enquête rapide et #justicepourtheo pour permettre l'apaisement https://t.co/o8g1EFt3s3
— Benoît Hamon (@benoithamon) 7 février 2017
La violence dont ont fait preuve les policiers ayant interpellé Théo n'a pas été dénoncée que par des personnalités de gauche : au micro de RTL, le président de la région Paca (Les Républicains) Christian Estrosi a fustigé «quelques voyous de la police», qui méritent d'être sanctionnés «extrêmement lourdement».
"Affaire Théo" : Christian Estrosi fustige "les voyous de la police" pic.twitter.com/dHP5edpTAG
— l'Opinion (@lopinion_fr) 8 février 2017
Le leader du mouvement «En Marche !» Emmanuel Macron a quant à lui exprimé sa confiance dans la justice française pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Pleine confiance dans la justice pour que Théo et sa famille puissent obtenir les réponses qui s'imposent. #JusticePourTheo
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 février 2017
Outre la sphère politique, Théo a par ailleurs eu droit au soutien de l’acteur Tahar Rahim, qui l’a décrit sur Twitter comme une victime de «violences inacceptables»…
JUSTICE pour THEO, pour ADAMA, pour ZYED et BOUNA et toutes les victimes de ces violences inacceptables... #STOP!!
— Tahar Rahim (@taharrahim1) 7 février 2017
… mais aussi du rappeur Seth Gueko, qui a estimé que «le très haut» ne pardonnerait jamais aux policiers ayant blessé gravement le jeune homme.
CE que vous avez fait à adama Traoré et à Théo, le tres haut ne va pas vous le pardonner...
— Seth Gueko (@sethgueko) 6 février 2017
Les émeutes en Seine-Saint-Denis décriées par le Front national
Du côté du Front national, les responsables politiques ont refusé toute dénonciation hâtive des policiers ayant interpellé le jeune homme. «On ne sait pas dans quel contexte cette arrestation a eu lieu, donc se baser comme ça sur des images, c'est quand même assez périlleux», a déclaré le 7 février sur LCI la présidente du parti, Marine Le Pen, alors qu’on l’interrogeait sur l’événement. «Mon principe de base, c'est d'abord : je soutiens les forces de police et de gendarmerie, sauf démonstration par la justice qu'ils ont commis un délit ou un crime», a-t-elle également fait savoir, avant de pointer du doigt les émeutes se multipliant dans les villes de Seine-Saint-Denis.
.@MLP_officiel sur #Theo "Je suis du côté des forces de l'ordre, c'est mon principe de base" pic.twitter.com/fks4V3p7Oa
— LCI (@LCI) 7 février 2017
Même son de cloche du côté du vice-président du Front national, Florian Philippot, qui a rappelé sur Twitter qu’il revenait à la justice de juger les policiers accusés. «Mais rien ne peut justifier les inacceptables violences de racailles à Aulnay !», a-t-il ajouté.
Les policiers accusés de faits graves seront jugés. Mais rien ne peut justifier les inacceptables violences de racailles à #Aulnay !
— Florian Philippot (@f_philippot) 7 février 2017
Dans la nuit du 7 au 8 février, de nouvelles violences ont éclaté, pour le quatrième soir consécutif, dans des villes du département de Seine-Saint-Denis.
Une voiture incendiée au #BlancMesnil lors d'une quatrième nuit d'émeute contre les #ViolencesPoliciereshttps://t.co/8ijV73Lp5npic.twitter.com/5eJLyxvXKP
— RT France (@RTenfrancais) 8 février 2017
Gravement blessé au niveau du rectum lors de son interpellation, le jeune Théo a dû être opéré et s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). A la suite de cette arrestation d'une rare brutalité, un policier a été mis en examen pour viol et trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion.