Démission probable de Valls : qui sont les favoris pour Matignon ?
Le Premier ministre, qui s'apprête à rejoindre la primaire de la gauche, devrait également poser sa démission. Plusieurs ministres seraient en lice pour le remplacer : Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian ou encore... Najat Vallaud-Belkacem.
Alors que l'annonce de sa candidature à la primaire organisée par le Parti socialiste (PS) est officiellement prévue lundi 5 décembre en fin d'après-midi, le Premier ministre s'apprêterait, par la même occasion, à annoncer son départ de Matignon : l'entourage du chef du gouvernement, cité par l'agence AFP, «imagine mal» que celui-ci puisse envisager de cumuler «la casquette de candidat à l'élection présidentielle et celle de Premier ministre». Partant, un certain nombre de noms circulent quant à l'identité de son futur remplaçant.
#Presidentielle2017 : Manuel #Valls annoncera sa candidature à 18H30 à #Evry, la suite sur https://t.co/z1KZ4DdCpMpic.twitter.com/ViE0Wl4eGk
— RT France (@RTenfrancais) 5 décembre 2016
Cazeneuve et Le Drian, deux prétendants solides... pouvant difficilement quitter leur poste
Ministre de l'Intérieur passé par les Affaires européennes et le Budget, Bernard Cazeneuve est un candidat solide à la succession de Manuel Valls : selon le magazine L'Obs, c'est lui que le président de la République aurait en tête pour diriger l'action du gouvernement durant les cinq derniers mois de son mandat. Une probabilité renforcée par l'information rapportée par le journal L'Opinion, selon laquelle Bernard Cazeneuve envisagerait un retrait de la vie politique à l'issue de la présidence Hollande – en mettant une croix définitive sur son aventure politique, le ministre pourrait gérer Matignon, en cette période difficile, sans craindre de compromettre sa future carrière dans le privé.
Autre fidèle parmi les fidèles de François Hollande, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est quant à lui pressenti par la chaîne BFM TV pour prendre la place de Premier ministre.
L'une et l'autre hypothèse souffrent toutefois d'une limite : les deux ministres occupent des postes régaliens – l'Intérieur et la Défense – qu'il serait très délicat de quitter dans le contexte sécuritaire actuel particulièrement tendu. Outre la vague d'attentats sans précédent qu'a connue la France en 2015 et 2016, les fonctionnaires de police ont manifesté à de nombreuses reprises leur grogne face à des conditions de travail toujours plus pénibles, depuis la violente attaque aux cocktails Molotov de Viry-Châtillon ayant blessé gravement deux agents.
Des centaines de #PoliciersenColere manifestent de nouveau dans plusieurs villes de #France (IMAGES) https://t.co/oAxbVBXJSEpic.twitter.com/hdH95TXCMX
— RT France (@RTenfrancais) 3 décembre 2016
Michel Sapin «n'y croit pas du tout», Le Foll «ne dirait pas non»
Hollandiste de la première heure, le ministre de l'Economie et des Finances a lui aussi un profil tout à fait crédible de remplaçant de Manuel Valls. Mais la motivation ne serait pas au rendez-vous : «Il n'y pense pas du tout, il n'y croit pas du tout», a en effet confié à la radio RTL l'entourage du chef de Bercy, samedi 3 décembre.
Tout aussi fidèle au locataire de l'Elysée, le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll, interrogé sur France Info sur sa potentielle promotion à Matignon, a déclaré que celle-ci était «possible»... et qu'il «ne di[t] pas non».
.@SLeFoll à Matignon pour remplacer #Valls ? "C'est possible (...) Je ne dis pas non. J'assume mes responsabilités" @franceinfo
— Camille Langlade (@CamilleLanglade) 5 décembre 2016
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Touraine et Vallaud-Belkacem : des prétendantes polémiques ?
Les noms de deux autres ministres sont évoqués par la presse pour Matignon : Marisol Touraine, en charge de la Santé, et Najat Vallaud-Belkacem, à la tête de l'Education nationale.
La première, selon RTL toujours, est la membre du gouvernement qui «aurait le plus envie [de succéder à Manuel Valls]». Sa promotion, néanmoins, pourrait susciter l'ire d'une frange conservatrice de la société française, en raison de ses prises de position sur la famille ou la sexualité ayant pu susciter des polémiques – le dernier exemple en date étant l'opposition entre la ministre d'une part et des responsables de l'Eglise catholique et des élus de droite d'autre part, au sujet d'affiches d'une campagne de prévention contre le sida montrant des homosexuels.
Avalanche de critiques après la proposition de @najatvb d'introduire cours d'arabe au CP https://t.co/kJCrPUw6dvpic.twitter.com/YZmJusOXBl
— RT France (@RTenfrancais) 2 juin 2016
La nomination à Matignon de la ministre de l'Education nationale pourrait également être perçue comme une provocation par une partie de la société française, du fait de son bilan plus que contrasté (grogne des enseignants concernant la réforme des rythmes scolaires, récente enquête internationale Timss ayant mis en lumière la chute du niveau en mathématiques des écoliers français...) ou ses propos polémiques de la rentrée sur le pape François.
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