Mur anti-intrusions à Calais : le bras de fer entre la mairie et la préfecture se poursuit

- Avec AFP

Mur anti-intrusions à Calais : le bras de fer entre la mairie et la préfecture se poursuit© Philippe Huguen
Le mur «anti-intrusion» de Calais le 26 octobre 2016
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La construction d’un mur de quatre mètres de haut visant à empêcher les intrusions de migrants sur la rocade portuaire est au cœur d'une bataille juridique entre la mairie qui souhaite arrêter son édification et la préfecture qui veut la poursuivre .

Le 16 novembre, la municipalité de Calais a demandé au tribunal administratif de Lille de suspendre la construction, commencée le 20 septembre, du mur «anti-intrusions» de migrants sur la rocade portuaire de la ville, deux semaines après la fin du démantèlement du camp de migrants surnommé la Jungle de Calais.

Paul-Guillaume Balay, l'avocat de la mairie, a dénoncé un édifice «dans l'esprit du mur de Berlin» et a expliqué que pour la commune ce mur était désormais totalement inutile car le camp de la Jungle avait été démantelé.

«La construction de ce mur est anachronique, depuis le démantèlement, nous n'avons eu écho d'aucun désordre sur la rocade», a insisté l'avocat. Par ailleurs, selon lui, il s'agit d'un mur «stigmatisant, absolument déplorable pour l'image du territoire» et qui va «défigurer une partie des paysages calaisiens». 

Ce mur de 4 mètres de haut et d'un kilomètre de long, dont la moitié environ a déjà été édifiée, prolonge les grillages déjà installés sur la rocade près du port. Financé par la Grande-Bretagne (2,7 millions d'euros), il doit être végétalisé au printemps prochain côté circulation et vise à protéger à l'avenir la rocade des assauts de migrants voulant passer en Angleterre.

Epreuve de force juridique entre la mairie de Calais et la préfecture 

La requête en référé déposée par la municipalité réclame la suspension des arrêtés préfectoraux des 3 et 18 octobre. Ces décisions de la préfecture avaient permis de passer outre les arrêtés municipaux pris par Natacha Bouchart, maire de Calais, pour interrompre les travaux de construction du mur.

L'édile du parti Les Républicains (LR) bien qu'initialement favorable au projet du mur «anti-intrusion», avait estimé lors de l'annonce du démantèlement de la Jungle, en septembre, que ce mur n'avait plus lieu d'être.

Mais, de son côté, Sylvain Gathoye, le représentant du préfet du Pas-de-Calais, s'est justifié en affirmant : «La destruction du camp de réfugiés ne modifiait pas la situation géographique de Calais située en face de l'Angleterre.»

Selon lui, l'arrêt la construction du mur enverrait un mauvais signal aux passeurs et provoquerait un «discrédit de la parole française» vis-à-vis de l'Angleterre.

Par ailleurs, Yann Borrel, avocat de la Société d'exploitation des ports du détroit (SEPD) maître de l'ouvrage, a estimé : «Depuis le début de l'année, cinq personnes sont mortes sur la rocade, ce mur permettra de sauvegarder des vies humaines et d'assurer la sécurité routière», avant de conclure : «Le démantèlement ne mettra pas un terme au problème migratoire que la France connaît.»

Lire aussi : A droite comme à gauche, les politiques s'inquiètent du risque de multiplication de «mini jungles»

Le juge doit rendre sa décision la semaine prochaine tandis que la préfecture a indiqué que l'érection du mur serait terminée mi-décembre si les conditions météorologiques étaient favorables.

Lire aussi : Le maire de Calais veut s'opposer à la construction du mur anti-migrants

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