Le maire de Calais veut s'opposer à la construction du mur anti-migrants

Le maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), hostile à la construction d'un mur «anti-intrusion» de migrants près du port, a menacé de prendre si besoin un «arrêté interruptif» de ces travaux, entamés le 20 septembre. Le mur ne serait «plus utile».
Dans un communiqué, l'élue explique que «n'ayant aucune réponse du gouvernement» sur sa demande de «non-démarrage de la construction», elle a fait établir le 21 septembre «un constat d'infractions» au «code de l'environnement et de l'urbanisme» à l'encontre de l'entreprise ayant lancé les travaux.
«Sans réponse sous huit jours, je signerai un arrêt interruptif de travaux», ajoute-t-elle dans son texte. La préfecture du Pas-de-Calais n'avait pas réagi à la mi-journée à cette initiative.
Depuis l'annonce le 2 septembre par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve d'un démantèlement rapide de la «Jungle» de Calais, où vivent entre 6 900 et 10 000 migrants selon les sources, Natacha Bouchart estime que ce mur végétalisé, d'un kilomètre de long et 4 mètres de haut, n'a «plus lieu d'être».
Le maire de Calais a précisé que le constat d'infraction avait été établi par un «ingénieur du service urbanisme» de la ville. Il s'appuie notamment sur deux points : le fait que le secteur où est construit ce mur est «classé en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, devenu site classé remarquable», et qu'il se situe également en zone Seveso, en raison de la proximité de deux usines chimiques.
Sans réponse sous huit jours, je signerai un arrêté interruptif de travaux. #Calaispic.twitter.com/lgP6SUspDK
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 23 septembre 2016
«Et quand on construit dans un tel périmètre, il y a des obligations, en termes de consultation ou d'études d'impact», affirme l'élue, qui estime de son «ressort» de prendre un arrêté.
un constat d’infractions répondant au code de l’environnement et de l’urbanisme a été établi ce jeudi 22 septembre par la Ville de #Calais
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 23 septembre 2016
«Je sais bien que la préfecture peut passer outre et le retirer. Mais je veux marquer les choses, en utilisant les armes juridiques en ma possession. Et si besoin, nous irons au tribunal», ajoute-t-elle, avant de lancer : «Les Calaisiens en ont ras-le-bol de voir des barrières et des barbelés partout, on se sent complètement enfermé».