Une sœur des piliers de Daesh et son mari, de retour de Syrie, arrêtés en France
- Avec AFP
Une sœur de Fabien Clain, vétéran du djihadisme français, a été interpellée le 20 septembre avec son mari et leurs enfants à l'aéroport de Roissy en provenance de Turquie, après être partis en Syrie, a-t-on appris de sources bien informées.
Anne Clain, 41 ans, et son second mari, Mohammed Amri, de nationalité tunisienne, visé par un mandat d'arrêt, ont été arrêtés avec l'aîné de leurs enfants, âgé de 16 ans, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française.
Leurs trois autres enfants ont pour leur part fait l'objet d'une mesure de placement, selon une source judiciaire.
Selon des sources policières et judicaires, les premiers éléments d'enquête montrent que cette famille était partie en Syrie avec des «velléités» de se rendre «sur le théâtre des opérations» en août 2015. Ils ont été interpellés par les autorités turques un an plus tard, en juillet 2016, à la frontière turco-syrienne et placés en rétention en Turquie.
Le couple et leurs quatre enfants ont été acheminés vers la France, sous escorte, le 20 septembre au soir. Anne Clain, son mari et leur aîné ont été interpellés dès leur descente d'avion pour être interrogés par la DGSI à son siège de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Fabien Clain, le frère d'Anne âgé de 37 ans, a enregistré le message sonore du groupe Etat islamique revendiquant les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. La voix de son frère Jean-Michel a été identifiée comme celle du chanteur entendu dans l'enregistrement. Les deux sont probablement en Syrie, selon les enquêteurs. Vétérans du djihad, ils sont connus depuis des années par les services antiterroristes. Converti à l'islam, Fabien Clain, qui a fréquenté les frères Mohamed et Abdelkader Merah dans la région toulousaine, a été condamné à cinq ans de prison ferme en 2009, dans le procès d'une filière djihadistes envoyant ses sympathisants en l'Irak. Il s'agissait de la filière dite d'Artigat.
Mohammed Amri, le mari d'Anne Clain, n'a rien à voir avec son homonyme belgo-marocain soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam, seul survivant des attentats de paris du 13 novembre, dans sa cavale et qui est écroué en France depuis juillet 2016, ont aussi précisé les sources. Visé par un mandat d'arrêt, il devait être présenté le 21 septembre à un juge d'instruction antiterroriste, a fait savoir la source judiciaire.
Les interpellations ont eu lieu dans le cadre de l'enquête ouverte en 2015 sur le départ de Fabien Clain et d'autres djihadistes vers la zone irako-syrienne.
Deux autres hommes visés dans ce dossier sont également soupçonnés d'avoir été en contact, quelques jours avant son arrestation, avec Sid Ahmed Ghlam, l'étudiant algérien soupçonné d'avoir voulu attaquer une église à Villejuif le 19 avril 2015.