Loi travail : le projet adopté en nouvelle lecture à l’Assemblée, faute de motion de censure
Au lendemain du second recours du gouvernement au 49.3 pour faire passer le projet de loi Travail, des députés de gauche ont échoué, à nouveau à deux signatures près, à déposer une motion de censure, ont fait savoir les socialistes.
«Nous nous sommes battus jusqu'au bout contre le cynisme, les pressions... et la loi Travail. 56 députés de toute la gauche ont accompagné cette démarche. Ils continuent ensemble», a indiqué à l'AFP le chef de file des frondeurs PS Christian Paul.
Lors du premier passage du projet de loi par l'Assemblée nationale, en mai, il avait déjà manqué deux signatures aux députés de gauche pour déposer une motion de censure contre le gouvernement.
[@ericcoquerel] : Censurons-les ! https://t.co/mTVjv2izI7#PG#FDG
— Parti de Gauche (PG) (@LePG) 6 juillet 2016
A l’époque, Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, avait bien pris soin de dissuader les «frondeurs» désirant bloquer le passage du projet de loi, en les menaçant d’exclusion du parti s’ils votaient la motion de censure.
Lors de ce nouveau passage du texte par l'Assemblée, Bruno Le Roux s'était dit sans «inquiétude» quant au dépôt d’une motion de censure de gauche, qui s'est soldé «sans suspense» par le même résultat qu'en mai. La droite, de son côté, avait fait savoir qu'elle n'en déposerait pas, contrairement à ce qu'elle avait décidé en mai.
En l'absence de toute motion de censure, le projet de loi a donc été adopté en nouvelle lecture à l'Assemblée, a fait savoir le président de cette dernière Claude Bartolone. Il devra ensuite repasser par la case Sénat.
Ce nouveau passage en force du projet de loi Travail, sans vote des députés, ne devrait pas apaiser la tension sociale qui règne dans le pays entre le gouvernement et les organisations opposantes, qui descendent régulièrement dans la rue depuis plusieurs mois.
Le groupe Front de Gauche, qui avait paraphé le projet de motion de censure, a accusé dans un communiqué la droite d’être «complice» du gouvernement pour faire adopter la loi, dont elle «approuve la philosophe».
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Quant aux «députés socialistes qui disaient s’opposer au texte», les élus de gauche ont affirmé regretter qu’ils «n’aient pas saisi ce seul levier institutionnel pour mettre un terme au mépris affiché par le gouvernement envers le peuple et ses représentants».