Boycott du BHV par des marques françaises face à l’arrivée de Shein

Des marques françaises quittent le BHV après l’arrivée de Shein, dénonçant son impact écologique et social, malgré les pertes économiques. Ce boycott, porté par des figures comme Mathilde Lacombe, reflète une montée du «slow fashion» face à l’ultra-fast-fashion, valorisée à 150 milliards de dollars.

L’annonce de l’ouverture de boutiques Shein au BHV Marais à Paris et dans cinq Galeries Lafayette régionales, effective depuis début octobre, a provoqué une onde de choc dans le milieu de la mode française.

Selon la presse française, plusieurs marques nationales, comme Mathilde Lacombe (Talm) et Culture Vintage, ont décidé de rompre leurs collaborations avec le BHV, dénonçant l’incompatibilité des valeurs de l’ultra-fast-fashion avec leurs engagements environnementaux et sociaux.

L'ultra-puissance de Shein

Mathilde Lacombe, « profondément choquée », a quitté l’enseigne, arguant que Shein représente « tout ce que nous combattons », tandis que Culture Vintage, spécialisée dans le seconde main, a qualifié son départ d’« évident » malgré les pertes économiques, illustrant une prise de position éthique forte dans un secteur sous pression écologique.

Guillaume Alcan, fondateur de la marque ODAJE, se dit « triste de partir après 11 ans de collaboration » et indique s'en aller « avec six mois d'impayés ». Il déplore sur sa page LinkedIn également que « le pire, c'est que les chiffres étaient bons », illustrant son propos avec deux photos : un signe de la main signifiant « au revoir » face au bâtiment du BHV Marais, et une vue de son stand désormais vide.

Shein, géant chinois connu pour ses prix défiant toute concurrence (jusqu’à 2 000 à 10 000 nouveaux articles quotidiens via son modèle LATR), est accusé de ne pas respecter les normes environnementales, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement.

Le BHV, via son porte-parole, a tenté de minimiser, arguant que « Shein n’est pas le seul mal du prêt-à-porter », mais les départs s’accélèrent, avec Kenza Keller (Talm) annonçant sur LinkedIn ne pas renouveler son contrat en 2026. Cet épisode reflète une fracture croissante dans l’industrie textile française, où le marché du seconde main (croissance de 20 % en 2024) gagne du terrain face à l’ultra-fast-fashion, valorisée à 150 milliards de dollars en 2025 selon Earth.org.

Les consommateurs, sensibilisés par des initiatives comme le « slow fashion » ou les fripes, applaudissent ce boycott, mais les petites marques craignent une domination de Shein, soutenue par des algorithmes puissants et une production chinoise à bas coût.