Septembre brûle : quand la France se lève, aucune réforme ne tient !

À l'appel de syndicats, de collectifs et de mouvements citoyens, de nouvelles mobilisations s'annoncent partout en France. Salaires, services publics, écologie ou démocratie : des revendications multiples se cristallisent dans la rue, où s'exprime une colère sociale qui refuse de s'éteindre.
«C’est le début de quelque chose» : LFI veut amplifier le mouvement «Bloquons tout»
Le 10 septembre 2025, la mobilisation «Bloquons tout» a réuni 175 000 à 250 000 participants contre le budget Bayrou. La France insoumise (LFI) salue un «succès» et y voit le lancement d’une contestation durable visant à destituer Emmanuel Macron.
Surveillance par drones lors des manifestations «Bloquons tout» du 10 septembre
Plus de 50 arrêtés préfectoraux ont autorisé des drones policiers pour surveiller les manifestations «Bloquons tout» le 10 septembre, couvrant de nombreuses villes avec la mobilisation de 80 000 agents. Des contestations judiciaires ont suspendu certains usages, critiqués pour atteinte aux libertés. Cette surveillance massive soulève des débats.
Bilan du 10 septembre : une mobilisation en demi-teinte face au gouvernement
Le bilan reste modéré : 197 000 participants à 850 actions (596 rassemblements, 253 blocages) selon l'Intérieur, 250 000 pour la CGT avec 1 000 grèves (25 % à la SNCF, fermetures du Louvre et de Versailles). Du point de vue des dégâts matériels, on recense 267 incendies, dont un restaurant ravagé rue Saint-Denis à Châtelet (enquête pour incendie involontaire policier) ; des sabotages ferroviaires (Toulouse-Auch, Marmande-Agen).
La mobilisation est moins importante que celle de l'acte I des Gilets jaunes (17 novembre 2018) qui avait rassemblé 287 000 participants pour 2 000 actions contre la taxe carburant, mais le bilan est aussi moins lourd car la manifestation des Gilets jaunes avait fait un mort et 409 blessés, dont 14 graves. Si 2018 était spontané et rural, avec des violences dispersées, 2025 intègre les syndicats et se révèle plus urbain, échouant cependant à paralyser le pays.
Sophie Binet (CGT) y voit néanmoins un « succès » et convie à la mobilisation intersyndicale du 18 septembre : grève massive pour un budget juste, des hausses salariales et une sécurité sociale renforcée. Face à l'instabilité politique (arrivée de Lecornu à Matignon), une convergence entre syndicats, partis de gauches et mécontents pourrait cependant transformer la colère en force durable, déboucher sur un changement politique et réussir là où les Gilets Jaunes avaient échoués.« Les cornes nues » : que pensent les Français du nouveau Premier ministre et du Gouvernement ?
La France s'est détériorée à bien des égards, tant en termes de « mesures cohérentes prises par le Gouvernement » que de « nombre de Premiers ministres contraints de démissionner », a déclaré un manifestant à la correspondante de RT en français, Nadège Abderrazak. Il a souligné qu'il y avait une dégradation pas seulement au niveau de la qualité de vie : « il y a une dégradation aussi psychologique ».
Le manifestant a également souligné que les manifestations du 10 septembre se déroulaient de manière plus calme que celles du mouvement des Gilets jaunes. « Mais au-delà, même si c'était une mauvaise image, ça pourrait être tout à fait légitime compte tenu du fait que les gens sont en galère », a-t-il souligné, ajoutant que l'idéal serait vraiment de ne pas détruire, mais de construire quelque chose de nouveau, « de transcender tous les clivages et clichés qui nous empoisonnent en vérité, et que le Gouvernement joue sur ça, le fait d'avoir nommé un mec qui s'appelle "les cornes nues" »...
200 000 manifestants, dont 14 000 à Paris, selon le bilan de Bruno Retailleau
Environ 200 000 personnes ont participé à des manifestations massives contre les mesures d'austérité en France, a déclaré Bruno Retailleau après une réunion de la cellule de crise. À Paris, selon lui, environ 14 000 manifestants ont pris part à ces événements.
« Bloquons tout » et les Gilets Jaunes : l'histoire se répète ?
Rassemblements de masse, routes bloquées, transports hors service... Le mouvement « Bloquons tout » a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays dans le cadre d'une grande mobilisation antigouvernementale. Un scénario qui rappelle un mouvement initié en 2018, pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
« Macron – c'est un grand malade », affirme un manifestant à RT en français
La correspondante de RT Nadège Abderrazak se trouve aujourd'hui dans les rues de Paris, au cœur même des manifestations. Elle a pu s'entretenir avec l'un des manifestants, qui lui a fait part de ses attentes concernant les actions du 10 septembre.
Il a pour sa part exprimé l'espoir que le mouvement « puisse redémarrer », car il va falloir « se débarrasser de ce gouvernement ». Selon lui, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu est « macroniste à fond », favorable à la guerre pour défendre l'Ukraine.
« Il faut se débarrasser de cette personne parce que Macron, vous savez, moi j'ai fait 42 ans de psychiatrie, et je peux vous dire que Macron – c'est un grand malade », a-t-il avoué dans une interview, ajoutant qu'il va falloir s'en débarrasser « très vite si on ne veut pas tomber dans la catastrophe ».
Affrontements entre manifestants et les forces de l'ordre sur la place de la République à Paris
Des affrontements ont éclaté entre les derniers manifestants restants et les forces de l'ordre sur la place de la République à Paris, a rapporté BFMTV. Selon la chaîne française, « un face à face » dure depuis plus de 30 minutes.
Bruno Retailleau se plaint des manifestants qui, selon lui, veulent « tuer » les forces de l'ordre
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a décrit les « conditions très difficiles » dans lesquelles les forces de l'ordre doivent intervenir lors des manifestations ce 10 septembre. Il a déploré qu'elles « ont été visées par des tirs de mortiers, des pavés de pierre de plusieurs kilos qui [...] visaient à tuer ». Il a également fait état d'une « cinquantaine d'action de déblocage » sur l'ensemble du territoire national.
La participation « confirme l'exaspération sociale », selon la CGT
Le syndicat CGT s'est félicité de « la réussite de la mobilisation » qui « confirme l'exaspération sociale ». D'après le communiqué, les manifestations d'aujour'hui « ont rassemblé plus de 250 000 personnes » et se sont conjuguées aux « centaines d'initiatives citoyennes très diverses, organisées sur l'ensemble du territoire ».