«C’est le début de quelque chose» : LFI veut amplifier le mouvement «Bloquons tout»

Le 10 septembre 2025, la mobilisation «Bloquons tout» a réuni 175 000 à 250 000 participants contre le budget Bayrou. La France insoumise (LFI) salue un «succès» et y voit le lancement d’une contestation durable visant à destituer Emmanuel Macron.
Le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux, a paralysé routes et gares pour dénoncer l’austérité. Jean-Luc Mélenchon, présent place du Châtelet à Paris, a évoqué de « formidables moments d’apprentissage et de création », louant l’auto-organisation citoyenne, le « calme total » et l’« efficacité maximale ».
Surprise de la journée : les manifs sont très nombreuses partout à Paris, Lyon, Marseille, Metz, Toulouse, Nantes.... échec total des provocations de Retailleau. Calme total, efficacité maximale. https://t.co/nd6pyw4iqf
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 10, 2025
Danièle Obono député LFI a salué de « grandes et belles mobilisations », malgré 540 interpellations et 23 blessés légers chez les forces de l’ordre. Soutenu par la CGT (250 000 participants revendiqués) et Solidaires, le mouvement dépasse le 1er mai en ampleur, avec 812 actions recensées.
L’offensive LFI : motion de destitution et convergence des luttes
La chute de François Bayrou le 8 septembre, après un vote de défiance, a accéléré la stratégie de LFI. Le 9 septembre, les Insoumis ont déposé une motion de destitution contre Macron, accusé de « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » évoquant l’instabilité politique et le mépris du suffrage universel post-législatives 2024.
Ici est la force 🔥
— La France Insoumise à l'Assemblée nationale (@FiAssemblee) September 10, 2025
Partout en France, le peuple s'est rassemblé en masse pour répondre à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu.
✅ Le Premier ministre sera censuré.
✅ Le Président de la République sera destitué.#10septembre2025#OnBloqueToutpic.twitter.com/597MlqtXNi
Signée par 86 députés (LFI, écologistes, communistes), elle nécessite deux tiers des voix aux deux assemblées, un seuil improbable, mais Mathilde Panot y voit un « déblocage » : « Deux tiers ont rejeté la politique macroniste ». Jean-Luc Mélenchon critique de son côté la « concurrence » syndicale du 18 septembre, préférant une « révolution citoyenne » nourrie par des initiatives locales. Partout, LFI appelle les militants à rejoindre des collectifs locaux pour une « offensive déterminée ».
Cette étincelle pourrait rallumer une convergence gauche-syndicats. Mais si le 18 septembre amplifie sans aboutir, LFI risque l’usure. Face à Lecornu à Matignon, Macron étant fragilisé, le mouvement testera sa capacité à amorcer un virage politique.