Olivier Faure réélu à la tête du PS : une victoire étriquée pour un parti divisé

Olivier Faure conserve son poste de premier secrétaire du Parti socialiste avec 50,9% des voix face à Nicolas Mayer-Rossignol (49,1%). Ce scrutin serré, marqué par des tensions, contraint Faure à composer avec une opposition interne renforcée.
Le 81ème congrès du Parti socialiste (PS), achevé le 6 juin, a reconduit Olivier Faure comme premier secrétaire, mais dans un contexte de forte crispation. Avec 50,9 % des suffrages contre 49,1 % pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, l’écart d’environ 500 voix révèle un parti profondément divisé.
Merci aux militantes et militants qui me renouvellent, ce soir, leur confiance🌹
— Olivier Faure (@faureolivier) June 6, 2025
Dès demain, nous poursuivrons le travail commencé en 2018 pour amplifier la dynamique, avec un Parti socialiste ancré au cœur de la gauche.
Il nous reste tant à construire ensemble pour ouvrir le… pic.twitter.com/6YeCHPux19
Ce résultat, validé par la commission de récolement, fait écho au congrès fratricide de Marseille en 2023, où des accusations de triche avaient terni l’image du PS.
Un écart ténu et un parti à rebâtir
Dès l’annonce des résultats provisoires, le camp Faure a revendiqué la victoire, tandis que les soutiens de Mayer-Rossignol, menés par Hélène Geoffroy et David Assouline, contestaient un écart initialement estimé à moins de 200 voix. Finalement, Mayer-Rossignol a reconnu sa défaite, saluant les 12 000 militants, près de la moitié des votants, ayant soutenu sa ligne.
Dans un communiqué, son organisation de campagne « Changer pour gagner » a déploré dans un communiqué de presse « un parti divisé » et affirmé que « la Direction sortante est désavouée ».
À la suite du vote de ce soir, retrouvez notre communiqué de presse 👇#CongresPSpic.twitter.com/XXJnECzLNh
— Changer pour gagner 🌹 (@Changer_PS) June 6, 2025
Cette réélection, loin d’être triomphale, fragilise Olivier Faure. Malgré le soutien de Boris Vallaud, éliminé au premier tour avec 17,41 % des voix, les électeurs de ce dernier ne se sont pas massivement ralliés au sortant, contrairement aux attentes. Faure, en poste depuis 2018, perd également sa majorité au conseil national du PS, l’obligeant à négocier avec les courants de Mayer-Rossignol et Vallaud.
Le congrès met en lumière des divergences stratégiques pour 2027. Faure défend une union large de la gauche non mélenchoniste, de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, tandis que Mayer-Rossignol prône un « grand parti socialiste » et rejette une primaire. Boris Vallaud, en position de « faiseur de roi », pousse pour une gouvernance collégiale, intégrant des figures comme David Assouline ou Valérie Rabault.
Cette victoire en demi-teinte limite les marges de manœuvre d’Olivier Faure à l’approche des municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027. Le PS, avec seulement 40 000 adhérents, doit se réinventer pour redevenir une force centrale à gauche.