L’Union africaine dénonce la nouvelle interdiction de voyage imposée par Washington

Suite à l’annonce par Donald Trump d’un élargissement de l’interdiction d'entrée aux États-Unis visant plusieurs pays africains, l’Union africaine a exprimé une vive inquiétude. Dans un communiqué, elle dénonce les conséquences négatives de cette décision sur les relations diplomatiques et les liens entre l’Afrique et les États-Unis.
La Commission de l’Union africaine a réagi avec fermeté à la décision du président américain Donald Trump d’interdire l’entrée sur le territoire des États-Unis aux ressortissants de 12 pays, dont sept situés en Afrique. Dans un communiqué officiel publié le 5 juin, l’institution continentale a exprimé sa « préoccupation » face aux conséquences de cette mesure sur les relations entre l’Afrique et les États-Unis, appelant à un « dialogue constructif ».
Statement of the African Union Commission on US Travel ban.
— African Union (@_AfricanUnion) June 5, 2025
The African Union Commission has taken note of the recent proclamation by the Government of the United States imposing new travel restrictions affecting nationals from several countries, including some on the African… pic.twitter.com/j8ibWSSlNa
La décision présidentielle interdit l’entrée aux citoyens du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l’Érythrée, de la Libye, de la Somalie et du Soudan. Elle impose aussi des restrictions partielles à ceux du Burundi, de la Sierra Leone et du Togo. Selon Donald Trump, ces décisions visent à contrer les risques sécuritaires, les fraudes documentaires et les taux élevés de dépassement de visas. Sur son réseau Truth Social, il affirme que les pays concernés « ne permettent pas une vérification fiable des identités » et que les restrictions « seront adaptées à la menace posée ».
Un danger pour les relations Afrique–États-Unis
Dans son communiqué, la Commission de l’Union africaine a rappelé que, bien que chaque pays dispose du droit de protéger ses frontières, « ces mesures doivent être équilibrées, fondées sur des preuves » et respecter les liens historiques avec le continent. Le texte souligne le risque d’un affaiblissement des échanges humains, de l’éducation, du commerce et de la coopération diplomatique.
L’Union africaine qualifie cette décision de « discriminatoire » et contraire à l’esprit de partenariat. L'interdiction prendra effet le 9 juin à 00h01, sans date de fin annoncée. L’UA appelle à une « approche consultative » et reste prête à « soutenir tout effort visant à renforcer la compréhension et la coopération ».
Des tensions croissantes entre Washington et le continent africain
Cette mesure s’inscrit dans une tendance plus large de la politique étrangère américaine sous Trump, marquée par des décisions visant plusieurs pays africains. Les nouvelles taxes douanières imposées en avril ont frappé durement des pays comme le Lesotho, Madagascar ou Maurice. De plus, la réception du président sud-africain Cyril Ramaphosa par Donald Trump à la Maison Blanche fin mai dans une atmosphère tendue a renforcé les tensions diplomatiques.
Face à cette situation, l’Union africaine continue d’encourager au dialogue, à la préservation des liens et à la défense des intérêts du continent dans un cadre de respect mutuel et de coopération équilibrée.