Jean-Noël Barrot soutient Bruno Retailleau face à Alger

En pleine crise diplomatique avec l’Algérie, Jean-Noël Barrot défend Bruno Retailleau, accusé par Alger de provoquer l’escalade des tensions. Le chef de la diplomatie française insiste sur l’indépendance de la justice et met en garde contre les expulsions de fonctionnaires français.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a pris la défense de son collègue à l’Intérieur, Bruno Retailleau, ce mardi 15 avril 2025, alors que l’Algérie menace d’expulser douze fonctionnaires français en représailles à l’arrestation d’un agent consulaire algérien. Sur France 2, le chef de la diplomatie a fermement démenti les accusations d’Alger qui attribue à Retailleau la responsabilité du regain de tensions bilatérales. « Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire », a-t-il déclaré, soulignant l’indépendance de la justice française dans l’enquête impliquant l’opposant Amir Boukhors, alias Amir DZ.
L’Algérie a déclaré ces fonctionnaires persona non grata, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire, en réponse à la mise en examen de trois individus, dont un employé consulaire, pour enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste. Alger qualifie l’arrestation de « spectaculaire et ostentatoire » et accuse le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau d’orchestrer une politique visant à « rabaisser » le pays. Jean-Noël Barrot a rétorqué que cette procédure, engagée depuis des mois, était sans lien avec le dialogue diplomatique relancé en mars avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Un risque de regain de tensions entre Paris et Alger
Le ministre des Affaires étrangères a qualifié la décision algérienne de « regrettable » et averti qu’elle « ne [serait] pas sans conséquences ». « Si l’Algérie persiste dans l’escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté », a-t-il ajouté, évoquant des mesures réciproques, comme l’expulsion de fonctionnaires algériens.
🔴🗣️ "Ce ne sera pas sans conséquences, et cela compromet le dialogue que nous avions réamorcé ", réagit le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, suite à l'expulsion de 12 agents de l'ambassade de France. pic.twitter.com/YgjLC81Ixd
— Telematin (@telematin) April 15, 2025
Malgré cette fermeté, Jean-Noël Barrot a insisté sur sa volonté de maintenir le contact avec Alger, affirmant que « c’est à l’Algérie de prendre ses dispositions » pour éviter une rupture. Il y a une semaine, le 7 avril, le ministre des Affaires étrangères français s’était déplacé en Algérie pour plaider en faveur d’un apaisement dans les relations entre les deux pays.
Cette crise s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par des désaccords sur la migration et le Sahara occidental. Bruno Retailleau, partisan d’un « rapport de force » avec Alger, avait suscité la controverse en dénonçant le refus de l’Algérie de reprendre ses ressortissants sous OQTF. Barrot, tout en soutenant son collègue, privilégie une approche diplomatique pour préserver les relations bilatérales, fragilisées depuis juillet 2024. Alors que l’échéance des expulsions approche, la France se prépare à une possible riposte, tout en espérant une désescalade.