Affaire Amir DZ : l'Algérie dénonce la mise en détention d'un agent consulaire en France

Affaire Amir DZ : l'Algérie dénonce la mise en détention d'un agent consulaire en France© Ruma Aktar
Drapeaux de la France et de l'Algérie sur un mur fissuré.
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Dans un contexte déjà marqué par des relations sensibles entre Paris et Alger, un nouvel épisode diplomatique est survenu. Le 12 avril, l’Algérie a exprimé sa vive protestation contre la détention d’un agent consulaire, en France, soupçonné d’avoir été impliqué dans l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir DZ.


L’Algérie a fermement réagi, le 12 avril, à l’arrestation en France d’un agent consulaire, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir Boukhors, survenu fin avril 2024 sur le territoire français. Les autorités algériennes ont qualifié cette affaire d’« inadmissible » et rejetant, « tant sur la forme que sur le fond, les motifs invoqués par le parquet antiterroriste français ». Cette réaction intervient alors que le dialogue diplomatique avec Paris vient à peine de reprendre.

Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a promis de ne pas « laisser cette situation sans conséquences », indiquant que « ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises et ne contribuera pas à l’apaisement », rapporte l’agence de presse officielle APS.

Et le communiqué d’ajouter : « L’Algérie n’a pas l’intention de laisser cette situation sans conséquences tout comme elle veillera à assumer pleinement et résolument la protection de son agent consulaire. »

En effet, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, a convoqué, le 12 avril, l’ambassadeur français en Algérie, Stéphane Romatet, pour lui faire part de la vive protestation d’Alger après la mise en examen et le placement en détention provisoire d’un agent consulaire algérien en poste en France.

Dans ce contexte, la diplomatie algérienne a vivement critiqué les justifications avancées par le ministère de l’Intérieur français, qualifiées d’« argumentaire vermoulu et farfelu ». Elle dénonce une « cabale judiciaire inadmissible », fondée, selon elle, uniquement sur le fait que le téléphone de l’agent consulaire mis en examen aurait été localisé à proximité du domicile d’Amir Boukhors.

L'Algérie exige la libération de son agent consulaire

L'Algérie a appelé, par le biais d'un communiqué publié le 12 avril, à la libération immédiate de son agent consulaire, insistant sur le respect de ses droits et immunités, conformément aux conventions internationales et accords bilatéraux.

« L’Algérie appelle à la libération immédiate de l’agent consulaire placé en détention provisoire et exige que les droits rattachés à ses fonctions, aussi bien dans le cadre des conventions internationales que des accords bilatéraux, soient scrupuleusement respectés en vue de lui permettre de se défendre convenablement et dans les conditions les plus élémentaires », précise TSA, citant le ministère algérien.

L'Algérie reproche à la France de nuire aux relations bilatérales après l'enquête sur l'enlèvement d'Amir DZ

Pour Alger, « ce tournant judiciaire, inédit dans les annales des relations algéro-françaises, n’est pas le fruit du hasard et que son occurrence intervient dans un contexte bien déterminé et à des fins de torpillage du processus de relance des relations bilatérales convenu entre les deux Chefs d’État lors de leur récent entretien téléphonique », a regretté le ministère des Affaires étrangères.

Le communiqué de la diplomatie algérienne souligne, également, que cet incident, regrettable et malvenu, démontre que certaines parties françaises ne partagent pas la même volonté de relancer les relations bilatérales. Il indique également que l'engagement des différentes parties ne reflète pas la bonne foi et la sincérité nécessaires pour rétablir sereinement le cours normal des relations entre les deux pays, rapporte l'agence de presse algérienne.

Enlevé en France, Amir DZ raconte que « de faux policiers » l'ont séquestré pendant 27 heures

L’influenceur algérien Amir Boukhors, connu pour ses positions critiques envers le régime d’Alger, a pris la parole au sujet de la tentative d’enlèvement dont il affirme avoir été la cible en France.

L'influenceur de 41 ans, connu sous le nom d'Amir DZ, a affirmé avoir été enlevé en France le 29 avril 2024. À l’AFP, il a raconté que vers 23h30, une voiture avec un gyrophare s'était arrêtée devant chez lui, dans le sud de Paris, quatre hommes portant des brassards de police l'ayant menotté, prétendant qu'un officier de la police judiciaire l'attendait.

Il a soutenu avoir été enlevé par de « faux policiers » et séquestré pendant 27 heures dans un conteneur isolé en Seine-et-Marne, où il aurait été drogué. Dans sa plainte, il a indiqué que ses ravisseurs avaient d'abord cru qu'il était impliqué dans un trafic de drogue, avant de le relâcher en découvrant son identité.

« Je vois un gyrophare et quatre personnes qui descendent de la voiture avec un brassard de police. Ils m’ont mis les menottes et dit qu’un officier de la police judiciaire m’attendait », a-t-il relaté à l’AFP.

Suivi par plus d'un million d'abonnés sur TikTok, Amir DZ a été victime de deux agressions graves, l'une en 2022 et l'autre le 29 avril 2024, jour de son enlèvement en banlieue sud de Paris (Val-de-Marne). Il a été relâché le lendemain, comme l'a rappelé son avocat, Eric Plouvier, à la presse.

Pour rappel, trois hommes, dont l’un est employé dans un consulat algérien en France, ont été mis en examen le 11 avril à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie d’une libération avant le septième jour, en lien avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.

Dans l'affaire impliquant l'opposant algérien Amir Boukhors, les trois hommes sont également accusés d'association de malfaiteurs en lien avec une association terroriste criminelle.

Alger a émis neuf mandats d'arrêt internationaux à son encontre, l'accusant d'escroquerie et d'infractions terroristes. En 2022, la justice française a refusé son extradition.

Les relations entre la France et l'Algérie sont marquées par de vives tensions depuis la décision du président Emmanuel Macron, fin juillet, de soutenir un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, une région où les indépendantistes du Polisario bénéficient du soutien d'Alger.

Cependant, les tensions entre la France et l'Algérie se sont légèrement apaisées après un appel téléphonique effectué le 31 mars entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, pour une éventuelle reprise du dialogue bilatéral.

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