L’AMF boycotte la conférence de Bayrou : un camouflet pour le budget 2026

L’AMF boycotte la conférence de Bayrou : un camouflet pour le budget 2026© Compte X @villecannes
Le maire de Cannes et président de l'AMF David Lisnard (deuxième en partant de la gauche)
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En boycottant la conférence sur les finances publiques de François Bayrou, l’Association des maires de France dénonce une opération de communication sans concertation. Ce désaveu fragilise la quête de consensus pour les 40 milliards d’économies prévues en 2026, alors que les collectivités redoutent de nouvelles coupes.

L’Association des maires de France (AMF) a claqué la porte de la conférence sur les finances publiques organisée par le Premier ministre François Bayrou ce mardi 15 avril 2025. Dans un communiqué cinglant, l’association présidée par David Lisnard (LR) fustige une « énième séquence de communication » de l’exécutif, refusant de jouer les « figurants » dans une réunion qu’elle juge mal préparée.

Ce boycott, loin d’être anodin, révèle les tensions croissantes entre le gouvernement et les collectivités locales, à l’heure où le budget 2026 s’annonce comme un exercice d’austérité redoutable.

Prévue pour poser les bases d’un « dialogue avec toutes les parties prenantes », selon les mots du ministre des Finances Éric Lombard, la conférence devait réunir ministres, parlementaires, organismes de sécurité sociale et représentants des collectivités. Objectif : trouver un « consensus » pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 à 4,6 % en 2026, grâce à un effort de 40 à 50 milliards d’euros, principalement sous forme d’économies. Mais l’AMF, qui représente 34 000 communes, a dénoncé l’absence d’un ordre du jour détaillé et de documents de travail, y voyant une volonté de « simplement exposer les analyses du ministère de l’Économie et des Finances » sans réelle négociation.

Un revers politique pour François Bayrou

Ce refus traduit une exaspération plus profonde. Les maires craignent de devenir, une fois encore, la « variable d’ajustement » des finances publiques. Selon La Tribune, 8 milliards d’euros d’économies seraient demandés aux collectivités en 2026, après 2,2 milliards déjà imposés en 2025. « Ce serait un contresens économique et démocratique d’affaiblir les communes et leurs services publics de proximité », a déploré André Laignel, vice-président de l’AMF, dans Le Parisien. Les élus locaux, confrontés à des budgets déjà sous pression, redoutent que ces nouvelles contraintes ne compromettent leurs capacités à investir et à répondre aux besoins des citoyens.

Le boycott de l’AMF constitue un revers pour François Bayrou, déjà fragilisé par une opinion publique défavorable et des tensions avec ses alliés. Le Premier ministre, qui mise sur un esprit de concertation pour faire passer un budget 2026 douloureux, voit son approche mise à l’épreuve. L’accord de non-censure obtenu avec les socialistes pour le budget 2025 avait marqué un succès relatif, mais l’absence des maires à la table des discussions risque de compliquer la recherche d’un compromis plus large.

Si l’AMF se dit prête à participer à une « vraie démarche constructive » avec une préparation en amont, son geste envoie un signal clair : les collectivités exigent d’être considérées comme des partenaires, et non comme de simples exécutants.

Du côté des organisations patronales, comme le Medef ou l’U2P, l’initiative de Bayrou a été mieux accueillie, mais le boycott des maires pourrait encourager d’autres acteurs à durcir leurs positions. Alors que la France navigue dans une conjoncture économique tendue, ce faux départ augure d’une bataille budgétaire âpre, où le consensus tant espéré semble encore hors de portée.

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