L’Algérie expulse douze agents de l’ambassade de France

L’Algérie expulse douze agents de l’ambassade de France© Wiki commons
Le ministère des Affaires étrangères algérien dans la commune d'El Mouradia intégrée à la ville d'Alger.
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Dans un contexte de tensions diplomatiques accrues, l’Algérie a ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France, en lien avec l’affaire Amir DZ. Cette mesure inédite depuis 1962 risque de compromettre la fragile reprise du dialogue entre Alger et Paris.

Lundi 14 avril, l’Algérie a pris une décision retentissante en expulsant douze agents de l’ambassade de France à Alger, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire. Selon des sources françaises, cette mesure, qualifiée d’inédite depuis l’indépendance de 1962, est une réponse directe à l’affaire Amir Boukhors, alias Amir DZ, un influenceur algérien au cœur d’une controverse judiciaire en France. Les agents expulsés, tous rattachés au ministère de l’Intérieur français, seraient ciblés pour affaiblir la position de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, perçu comme hostile par Alger.

L’affaire Amir DZ a ravivé les tensions entre les deux pays. En avril 2024, cet opposant au gouvernement algérien, installé en France depuis 2016, a été victime d’un enlèvement présumé. Trois hommes, dont un agent consulaire algérien, ont été mis en examen à Paris pour « enlèvement, séquestration » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Alger a dénoncé une « cabale judiciaire » et exigé la libération immédiate de son agent, qualifiant l’arrestation d’« inadmissible ». Le ministère algérien des Affaires étrangères avait prévenu dès le 12 avril que cette situation ne resterait pas sans conséquences.

Un coup porté à la réconciliation

Cette expulsion intervient dans un contexte diplomatique déjà fragile. Une semaine plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’était rendu à Alger pour relancer le dialogue bilatéral, après des mois de tensions liés à des différends sur le Sahara occidental et l’incarcération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. La visite avait suscité un espoir de détente, mais l’expulsion des agents français compromet ces efforts. La venue programmée du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, en Algérie, semble désormais incertaine.

Paris voit dans cette décision une attaque ciblée contre Bruno Retailleau, dont les prises de position fermes sur l’immigration et la coopération avec l’Algérie ont irrité Alger. Dans un entretien daté du 3 février 2025, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait critiqué le ministre, l’accusant de déclarations « hostiles » et soulignant une rupture de coopération avec les services sous sa tutelle, notamment la DGSI.

Face à cette escalade, la France envisage des mesures de rétorsion, bien que celles-ci restent à préciser. Une source française a indiqué que Paris n’aurait « d’autre choix » que de répondre, tout en cherchant à éviter une rupture totale des relations. Cette crise illustre les défis persistants d’une relation bilatérale marquée par le passé colonial et des divergences politiques. Alors que les deux pays tentaient de renouer des liens, l’expulsion des agents français pourrait plonger la diplomatie franco-algérienne dans une nouvelle période d’incertitude, avec des répercussions potentielles sur les échanges économiques et culturels.

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