A Tours, des écoles utilisent des bracelets de couleur pour distinguer bons et mauvais élèves
Deux collèges privés ont décidé d'instaurer un système de bracelets en plastique pour distinguer les élèves disciplinés et ceux qui le sont moins.
«Quand on a des bracelets dans les basses couleurs, on nous regarde comme si on était des délinquants ! Comment on est censés progresser si on nous stigmatise !», s'emporte Jennifer, collégienne au Christ-Roi de Tours, au micro d'Europe 1.
#Tours :dans ces collèges, les élèves portent un bracelet correspondant à leur comportement :https://t.co/N3qmCdVatKpic.twitter.com/BTjyraxegt
— tmv (@tmvmag) 2 Décembre 2015
Dans son collège, le bracelet vert est la clé de nombreux privilèges pour ceux qui le portent : marcher sur la pelouse, entrer le premier à la cantine, accéder à la salle d'autonomie...Le rouge est a contrario la couleur des bavards, des retardataires, de ceux qui oublient leurs affaires...
Pour Alice, qui vient de passer en jaune, c'est «super motivant». «On est content quand on passe à la couleur supérieur, ça nous encourage et ça pousse à se responsabiliser. Quand je perds une couleur je suis dégoûtée !», confie -t-elle à Europe 1.
Pour Olivier Boyer, le directeur de l'établissement qui a eu l'idée d'établir ces codes de couleur, c'est une question de pédagogie et de psychologie : «Un enfant qui a des mauvais résultats ou qui fait peu attention à son matériel, qui se fait enguirlander du matin au soir pour ça, à partir du moment où il va essayer de se forcer à avoir son matériel et à faire son boulot, il va avoir des couleurs qui vont monter et il va être mis en valeur. Tout enfant qui gagne en confiance réussit mieux !»
Les parents des élèves du Christ-Roi ne semblent pas vraiment convaincus par cette méthode. Selon plusieurs d'entre eux, les bracelets auraient même l'effet inverse à celui escompté. «Je trouve ça n'importe quoi, ça rabaisse les enfants. Il y a des enfants qui ont des bracelets rouges pas parce qu'ils travaillent pas mais parce qu'ils ont des difficultés scolaires !» se plaint une maman d'élève.
La polémique a même fait réagir certains politiques : «Si ce système est avéré, je ferai en sorte de mobiliser d'autres élus pour que ces agissements cessent le plus rapidement possible» a expliqué Dominique Lemoine, conseiller départemental centriste au Figaro.fr.