Un ex-député LREM condamné à un an de prison ferme pour des agressions sexuelles sur deux fillettes
- Avec AFP
Matheus Branquinho, ex-député suppléant LREM de la Loire, a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur deux fillettes de six et huit ans et de détention d’images pédopornographiques. Il a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis.
Matheus Branquinho, l’ancien suppléant franco-brésilien de la députée LREM (La République en marche) de la 3e circonscription de la Loire, Valéria Faure-Muntian (élue de 2017 à 2022), a été reconnu coupable le 27 février par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne d’avoir agressée une fillette de six ans appartenant à son cercle familial, ainsi qu’une autre enfant de huit ans, au cours de l’année 2020, au domicile de leurs parents.
Il est par ailleurs condamné à verser plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts à une des familles concernées, qui s’est constituée partie civile, ainsi qu’à l’association de protection des enfants «Innocence en danger».
«Les experts psychiatres et psychologues estiment que sa récidive est possible car il évacue l’interdit lié à la pédocriminalité», a souligné la substitut du procureur à propos de celui qui a méthodiquement nié les faits reprochés.
La représentante du parquet, Marielle Romier, avait requis cinq années d’emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire à l’encontre de Matheus Branquinho, 43 ans, qui se voit imposer cinq années d’inéligibilité, une obligation de soins et une interdiction définitive de toute activité impliquant un contact avec des mineurs.
Déclarations «alambiquées»
«Depuis dix ans que je suis inscrit au barreau, ce dossier est peut-être le plus difficile que j’ai eu à plaider», a confessé son conseil, maître Mehdi Mahnane, au début de son intervention, évoquant une «faiblesse de personnalité de ce garçon aux déclarations variables», par ailleurs décrit comme intelligent.
«J’aimerais pouvoir dire que ces enfants mentent ou se trompent, mais rien dans le dossier ne me le permet», a reconnu l’avocat, qualifiant d’«alambiquées» les déclarations de son client qui avait d’abord nié les faits, avant de les reconnaître devant le juge d’instruction puis de définitivement se rétracter.
«Sous pression, j’avais fini par dire aux gendarmes et au juge ce qu’ils avaient envie d’entendre», s’est justifié le prévenu qui à l’audience n’a pas été en mesure d’expliquer la présence dans son ordinateur de plus de 4 000 photos ou vidéos à caractère pédopornographique.
«Je vous laisserai apprécier si ses déclarations vous ont convaincus de son innocence», a conclu le défenseur de ce dirigeant d’une entreprise de formation.
Interrogée par l’AFP en mai dernier lors de l’annonce du renvoi de son ancien suppléant en correctionnelle, l'ancienne députée Valéria Faure-Muntian (2017-2022) avait fait part de sa «stupéfaction», affirmant «tout ignorer de ces accusations».