Des professionnels pointent du doigt Macron pour le «naufrage» de la pédiatrie
- Avec AFP
Un collectif de soignants a publié un communiqué reprochant au président d'être dans «un déni complet du naufrage de la pédiatrie» alors que le secteur est confronté à une crise de personnel dans un contexte d'épidémie de bronchiolite.
«Au printemps, restera-t-il quelqu'un pour soigner les enfants ?» : les organisations de médecins et associations de patients réunies au sein du Collectif de pédiatrie ont de nouveau protesté le 12 décembre contre l'absence de réponse du président Emmanuel Macron au «naufrage» du secteur.
Le Collectif de pédiatrie continue de réclamer des mesures urgentes et déjà l’application des mesures annoncées par @FrcsBraun. Le collectif reste également sans réponse de @EmmanuelMacron que nous recevons comme un déni du naufrage de la #pédiatrie. https://t.co/TmqKBGFm9w
— Collectif Pediatrie (@ctifpediatrie) December 12, 2022
Le 30 novembre, quelque 10 000 soignants s'étonnaient dans une tribune du «silence assourdissant» du chef de l'Etat face à la crise du système de santé de l'enfant, sur fond d'épidémie précoce et virulente de bronchiolite. Ils lui demandaient de s'engager sur cinq mesures pour arrêter la «fuite» des professionnels de santé, notamment sur le «respect des temps de repos et des temps de formation» des soignants et une «meilleure indemnisation» de leur travail de nuit et de week-end.
L'«intolérable absence de réponse du président de la République»
Près de deux semaines plus tard, le Collectif de pédiatrie dénonce dans un communiqué «l'intolérable absence de réponse du président de la République à cette lettre collective, ce que nous recevons comme un déni complet du naufrage de la pédiatrie, une maltraitance des enfants et un abandon des soignants».
En outre, la majoration de l'indemnité des heures de nuit et des gardes ainsi que la généralisation de la prime de soins critiques annoncées par le ministre de la Santé, François Braun, n'ont pas encore été «mises en œuvre», critique le collectif. De même, «aucun détail» n'a été fourni sur la répartition des enveloppes de 150 puis 400 millions d'euros fléchées vers les services hospitaliers, notamment pédiatriques, regrette le texte.
«L'absence de concrétisation de ces mesures creuse le sentiment d'abandon et conduit à une rupture de confiance», prévient le collectif. S'ils soulignent «l'importance» des assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant annoncées pour le printemps, les soignants regrettent de ne pas connaître la date précise de leur tenue. Le comité d'orientation chargé de préparer ces assises a été installé la semaine dernière.
Quoi qu'il en soit, «l'action ne peut plus attendre. Nous répétons que des mesures et engagements doivent être pris en urgence afin de sauvegarder ce qui peut encore l'être», écrit le collectif.
La bronchiolite génère depuis début octobre «un nombre important d'admissions de nourrissons et jeunes enfants à l'hôpital, mettant en forte tension» le système de santé, avait souligné François Braun le 9 décembre dernier. Les réanimations pédiatriques sont «occupées à quasi pleine capacité», ce qui a nécessité 72 transferts de tout-petits entre régions, a-t-il précisé.