Callac : nouvelle manifestation anti-migrants et tensions entre antifas et forces de l'ordre
La petit ville de Callac, dans les Côtes-d'Armor, au centre d'un projet controversé de repeuplement à l'aide de migrants, a accueilli une manifestation d'opposants au projet ainsi qu'une contre-manifestation organisée par la gauche.
La paisible municipalité de Callac, dans les Côtes-d'Armor, a été de nouveau le théâtre le 5 novembre d'une manifestation contre le controversé projet Horizon.
Porté par une association familiale et soutenu par les autorités locales, ce programme consiste en l'implantation de migrants et de réfugiés sur place pour participer «au développement d’activités économiques, sociales et culturelles répondant aux besoins d’un territoire».
#ProjetHorizon : Très fier d'être présent aujourd'hui à #Callac avec d'autres patriotes contre le plan d'installation de migrants ; et on emm... les gauchistes immigrationnistes !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) November 5, 2022
Ce n'est pas demain qu'ils nous feront reculer !
src : @Nicolas_Sunrisepic.twitter.com/9yOr2tln5I
Au milieu des opposants, rassemblés à partir de 14h30, l'eurodéputé Reconquête Gilbert Collard. Il s'est dit «très fier» sur Twitter d'être sur place «avec d'autres patriotes contre le plan d'installation de migrants». Il a précisé que lui et ses semblables «emm... les gauchistes immigrationnistes».
«Ce n'est pas demain qu'ils nous feront reculer», a-t-il encore affirmé dans un tweet accompagné d'une vidéo montrant des contre-manifestants hostiles chargés par les forces de l'ordre. Une manifestation similaire avait eu lieu le 17 septembre.
Contre-manifestation de gauche et grabuge avec les gendarmes
La gauche avait prévu de se rassembler aussi dans une contre-protestation. Les manifestants ont été au plus fort de la journée environ 700, selon les chiffres avancés par Ouest France. Le député LFI Thomas Portes a fait le déplacement : «Jamais nous ne laisserons ces nervis identitaires déployer leur poison de haine, de division et de racisme», a-t-il déclaré dans un tweet accompagné de photos du rassemblement.
Énormément de monde à #Callac pour apporter notre soutien au projet « Horizon » et dire non à la haine raciste déployée par l’extrême-droite contre l’accueil des migrants. Jamais nous ne laisserons ces nervis identitaires déployer leur poison de haine, de division et de racisme. pic.twitter.com/9yqAditVIp
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) November 5, 2022
Présente elle aussi à cette manifestation, la municipalité de Callac a dénoncé un «élan de xénophobie».
Callac demeurera une terre d'accueil inconditionnelle, Callac tendra toujours la main à l'autre, n'ayons pas peur
«Nous sommes choqués par cette récupération politique de bas étage et devrons-nous accepter longtemps le défilé des ténors de l'extrême droite ?», a interrogé à la tribune Laure-Line Inderbitzin, adjointe à la mairie de Callac, au nom de la municipalité. Selon ses mots, l'«extrême droite» cherche à «faire peur aux habitants» en dénonçant ce projet.
«Callac demeurera une terre d'accueil inconditionnelle, Callac tendra toujours la main à l'autre, n'ayons pas peur», a-t-elle encore déclaré. «Pas de violence», a-t-elle ajouté.
Mais son souhait n'a pas été exaucé. Un cortège d'environ 300 personnes, dans lequel se trouvaient des «militants antifascistes» selon Ouest France, a essayé d'aller vers les opposants au projet Horizon et a été stoppé par les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Il y avait plus de 200 gendarmes mobilisés pour maintenir l'ordre pour cette journée sous haute tension.