Expulsion des clandestins : près de 80% des Français jugeraient le gouvernement inefficace
Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, une très large majorité des Français juge que le gouvernement est inefficace dans l'expulsion des étrangers en situation irrégulière et ce, quel que soit leur âge ou leur bord politique.
Après la polémique née de l'affaire Lola, le désaveu. Un sondage paru le 16 octobre et commandé par CNEWS avance que 79% des Français interrogés répondent non lorsqu'on leur demande si le gouvernement est efficace «pour expulser les étrangers en situation irrégulière».
Cette large majorité se retrouverait à tous les âges, et au sein de toutes les tendances politiques. 83% des 50-64 ans et des 25-34 ans interrogés pensent ainsi que le gouvernement est inefficace dans cette mission, le taux le plus élevé. 69% des 18-24 ans jugent défavorablement l'action du gouvernement dans ce domaine, le taux le plus bas du classement.
64% des personnes de gauche partagent le même constat, et 83% des personnes de droite (hors RN et Reconquête). Pour ces deux formations politiques, ces taux atteignent des niveaux stratosphériques, avec 100% des sympathisants du parti d'Eric Zemmour et 96% des électeurs de RN.
Le gouvernement face à ses lacunes
Le meurtre commis plus tôt en octobre à Paris de la petite Lola, dont la principale suspecte est une Algérienne visée par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), a de nouveau relancé le débat sur cette question épineuse. En effet, comme le rapporte Le Figaro, «un rapport du Sénat préparatif à la loi de Finances pour 2022» évoque un taux d'exécution des OQTF de 5,6% pour le premier semestre 2021.
Olivier Véran a assuré, lors d'une émission commune CNews-Europe1-Les Echos le 23 octobre, que le taux d'exécution des OQTF «est remonté très nettement cette année», et même à hauteur du «fois 20» pour les Algériens. Il a déclaré que l'objectif du gouvernement était d'atteindre 100% d'OQTF suivies d'effet.
Le taux d'OTF exécuté n'est plus communiqué officiellement depuis 2021 mais le chiffre de 2020 fait état de moins de 10% d'expulsions réelles. Le gouvernement se défend en expliquant que la période Covid a perturbé les expulsions, et que le gouvernement travaillait «diplomatiquement d'arrache-pied avec tous les pays» concernés, comme l'Algérie et le Maroc.