La droite vent debout contre la répartition de migrants et immigrés en zone rurale voulue par Macron

La droite vent debout contre la répartition de migrants et immigrés en zone rurale voulue par Macron© Ludovic MARIN Source: AFP
Emmanuel Macron lors de son discours aux préfets à l'Elysée, 15 septembre 2022.
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Emmanuel Macron souhaite déplacer un pan des migrants et des immigrés vers les «espaces ruraux» pour leur offrir de meilleures conditions d’intégration, tout en luttant contre la désertification rurale. Une proposition qui enflamme la droite.

«Nous devons […] avoir une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titre et y compris de celles et ceux qui les ont reçus» : lors d'une prise de parole, de près de deux heures devant les préfets le 15 septembre, Emmanuel Macron a évoqué les grands axes d’un projet de loi asile et immigration qui sera déposé «dès début 2023».

Un «chantier d’humanité et d’intégration républicaine» aux yeux du chef de l’Etat, qui vise à «réformer les procédures pour pouvoir aller beaucoup plus vite» ainsi qu’à «intégrer beaucoup plus vite et beaucoup mieux celles et ceux qui ont même un titre provisoire par la langue et par le travail».

En matière d’immigration, le locataire de l’Elysée dresse le constat d’«une politique absurde», qui «consiste à mettre les femmes et les hommes qui arrivent, qui souvent ne parlent pas notre langue, qui sont dans la plus grande misère, dans les quartiers où il y a de l’hébergement d’urgence qui sont déjà les quartiers plus pauvres de la République».

«Les conditions de leur accueil seront bien meilleures», assure Macron

Pour y répondre, Emmanuel Macron interpelle directement les préfets, afin de «créer un système de répartition, bien meilleur, de celles et ceux qui arrivent sur notre sol» tout en pointant du doigt la diminution du nombre d’élèves «dans nos écoles et nos collèges», notamment dans les «espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population» ajoute-t-il.

«Si nous savons offrir de l’hébergement, de l’urgence et de l’intégration dans ces régions à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, avec une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs et où vous avez déjà trop d’élèves par classe et où parfois vous vous retrouvez avec des classes qui ont dix à quinze élèves allophones», estime ainsi le président français.

Cette annonce du sommet de l’exécutif, en matière de politique migratoire, a provoqué une levée de boucliers à droite. «La politique absurde c’est Emmanuel Macron qui l’a aggravé et mise en place sous François Hollande», tacle la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.

«Nos campagnes n'ont pas besoin de migrants. Elles ont besoin de médecins, de policiers et de postiers», interpelle l’eurodéputée Identité et démocratie (ID) France Jamet.

«Il est hors de question d’organiser des déplacements de population selon leurs origines. Peupler nos campagnes d’une immigration déjà subie est extravagant !», fustige le vice-président du Rassemblement national (RN), Louis Alliot.

Comme de nombreux députés RN qui ont réagi aux propos présidentiels, le maire de Perpignan plaide en faveur d’un référendum sur la question migratoire, une promesse de campagne de Marine Le Pen lors de sa course à l’investiture suprême.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale n’a d’ailleurs pas manqué de réagir, promettant de s’opposer à cette «nouvelle folie» d’Emmanuel Macron.

«Emmanuel Macron le dit haut et fort : le Grand Remplacement est pour lui une nécessité» affirme sans détour Eric Zemmour, qui dans un autre tweet renvoie à sa proposition durant la présidentielle de créer une «bourse de naissance» dans les zones rurales.

«C’est la seule compétence qui reste à la France en matière migratoire : répartir les flux», raille quant à lui Florian Philippot, l’un des candidats du Frexit.

En 2021, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la France a délivré 271 000 titres de séjours à des primodemandeurs. Un chiffre en hausse de 21,9% par rapport une année précédente marquée par un net recul imputé à la crise sanitaire du Covid-19. Au 31 décembre 2021 la place Beauvau chiffre à 3 450 189 les titres de séjour «hors britanniques» valides. Chiffre en hausse de 3,2% sur un an et qui n’a pas connu la crise.

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