Un homme qui projetait d'attaquer la base militaire de Toulon arrêté par les renseignements

Connu des services de renseignements, un jeune homme de 25 ans en contact avec des djihadistes français en Syrie voulait s'en prendre à la base militaire de Toulon lorsqu'il a été arrêté par la police, le 29 octobre dernier. Il a depuis été écroué.
Dix mois après les attentats parisiens, un jeune homme en contact avec un djihadiste français en Syrie a été arrêté fin octobre et écroué. Âgé de 25 ans, le suspect a été mis en examen le 2 novembre pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a-t-on appris mardi par une information de Canal+. Il aurait voulu attaquer des militaires à Toulon, importante base navale, cet été.
Félicitations aux policiers qui à Toulon ont une nouvelle fois empêché un projet terroriste. Mobilisation et vigilance.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 10 Novembre 2015
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, l’homme était «placé sous surveillance depuis un an en raison de sa radicalisation et de son soutien public aux thèses djihadistes». Il a été arrêté après avoir «cherché à se procurer du matériel pour passer à l'acte», en l'occurrence "une action violente à l'encontre de militaires de la marine nationale de Toulon", explique Bernard Cazeneuve. Le ministre a d’ailleurs salué «l'efficacité» de ses services dans la lutte antiterroriste.
[Communiqué] Je salue l'efficacité des services du ministère de l'Intérieur dans la lutte antiterroriste. #Toulonpic.twitter.com/m96KHm3ePh
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 10 Novembre 2015
Le jeune homme était en effet dans le viseur des services de renseignement et particulièrement de la DGSI pour avoir tenté, en octobre et décembre 2014, d'aller en Syrie. Sous surveillance rapprochée, il s’était alors fait livrer par la Poste un colis qui contenait au moins un couteau de combat et une cagoule, ont rapporté des sources policières proches du dossier. C’est la DGSI qui a procédé à son interpellation, le 29 octobre dernier.
Il aurait alors avoué au policier avoir un contact avec un djihadiste français en Syrie – un homme déjà connu de la justice et écroué en 2012 pour avoir proféré des menaces contre Charlie Hebdo -, qui l’a «incité à passer à l’acte». Selon les policiers proches du dossier, l’homme arrêté avait pour ambition, sans avoir encore de plan précis, de s’en prendre au 20 000 civils et militaires de la base de Toulon, le «premier port militaire d’Europe» selon la Défense.
"Le projet d'attentat de #Toulon n'est pas une surprise, la menace s'aggrave d'année en année." @bleuprovence
— David Rachline (@david_rachline) 11 Novembre 2015
Cet attentat déjoué symbolise en tout cas bien la principale crainte des services de renseignements français. Les policiers redoutent en effet ces attaques menées par des Français de retour de Syrie ou en contact avec d'autres djihadistes sur place, comme cela a pu être le cas avec les frères Kouachi ou Amedy Coulibaly. On comptait mi-octobre, selon des chiffres officiels, plus de 500 Français en Syrie ou en Irak engagés auprès de l'EI, tandis que 250 en sont revenus et 750 ont exprimé le souhait de s'y rendre. Quelque 150 y sont morts.
Ce n’est en tout cas pas la première fois, depuis les 17 morts des attentats de Charlie Hebdo, que la France est la cible des terroristes. Le 21 août, un carnage avait été évité à bord d'un train à grande vitesse Thalys entre Bruxelles et Paris par des passagers, dont des militaires américains en vacances, qui avaient maîtrisé un tireur armé d'une kalachnikov et d'un pistolet.
Avant cela, en juin, un homme avait décapité son patron puis, après une mise en scène macabre sur fond de drapeaux islamistes, tenté de faire exploser une usine de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). En avril, Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien, était arrêté en possession d'armes de guerre, soupçonné d'avoir tué une jeune femme et préparé un attentat contre une église catholique de Villejuif, près de Paris