Visé par un arrêté d'expulsion du territoire, l'imam Iquioussen reste introuvable
- Avec AFP
Alors que le Conseil d’Etat a validé l'expulsion de l'imam Iquioussen en raison de ses positions «jugées contraire contraires aux valeurs de la République», le prédicateur reste pour l'heure introuvable après la perquisition de son domicile.
L'imam Hassan Iquioussen, concerné depuis le 30 août par un arrêté d'expulsion du territoire français après le feu vert du Conseil d'Etat, reste introuvable.
En début de soirée, les policiers chargés de l'interpeller à son domicile, à Lourches, près de Valenciennes (Nord) ne l'ont pas trouvé, selon une source proche du dossier cité par l'AFP. Considéré comme en fuite, il est désormais inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR), selon la même source source qui évoque l'hypothèse d'une fuite en Belgique.
🔴 Une perquisition est en cours au domicile de l'imam Hassan Iquioussen, à Lourches, dans le Nord pic.twitter.com/SseUXYC3Gp
— BFMTV (@BFMTV) August 30, 2022
Une hypothèse également évoquée par le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc. «Le scénario qui est aujourd'hui privilégié est une fuite en Belgique de Monsieur Iquioussen», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse le 31 août, qualifiant le prédicateur de «délinquant» dès lors «qu'il s’est soustrait à un arrêt d’expulsion».
Dans le même temps, selon une source proche du dossier citée par l'AFP, le Maroc a suspendu son «laissez-passer consulaire» permettant d'accueillir Hassan Iquioussen.
«Discours antisémite»
La décision du Conseil d'Etat désavoue ainsi celle du tribunal administratif Paris. Cette instance avait en effet suspendu en urgence le 5 août l'expulsion de cet imam jugé proche des Frères musulmans. La plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l'expulser vers le Maroc ne constituait pas «une atteinte grave et manifestement illégale à [sa] vie privée et familiale».
Dans sa décision, le Conseil d’Etat estime que son «discours antisémite», «réitéré (...) après ses excuses de 2004», et son «discours systématique sur l'infériorité de la femme», dans «des vidéos toujours disponibles sur internet dont les dernières ont été réalisées en 2021», constituaient bien «des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine». On lui reproche notamment son double discours «porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République» et de semer «un djihadisme d'atmosphère».
Dans un tweet publié juste avant le communiqué du Conseil d'Etat, le ministre de l'Intérieur avait exprimé sa satisfaction en qualifiant cette décision de «grande victoire pour la République».