Pour l’ex-président ukrainien, l’opération de Kiev dans le Donbass est un «crime contre le peuple»
Les autorités de Kiev devraient être tenues responsables de l’effusion de sang dans l’Est de l’Ukraine : elles n'ont pas su toucher la population du Donbass et ont opté pour la guerre totale, affirme l'ex-président ukrainien Viktor Yanoukovitch.
Le conflit militaire qui couve dans l’est de l’Ukraine fait à nouveau les gros titres de l'actualité en raison d'une nouvelle flambée de violence qui a eu lieu début février.
Cette escalade a mis en évidence la fragilité du cessez-le-feu et la nécessité de la pleine mise en œuvre des accords de Minsk, condition essentielle pour un règlement pacifique du conflit. Un mode opératoire qui a été reconfirmé lors d’une récente réunion au format Normandie (Russie, France, Allemagne et Ukraine).
L’effusion de sang dans l’est de l’Ukraine aurait pu être évitée, si les autorités ukrainiennes actuelles avaient tenté de trouver un terrain d’entente avec les populations de Donetsk et de Lougansk, a déclaré Viktor Ianoukovitch. L'ex-président ukrainien a ajouté que la décision de lancer une soi-disant «opération antiterroriste» contre les rebelles s’était transformée en une déclaration de guerre contre le peuple.
«Bien sûr, tous ceux qui ont participé à cette décision doivent être tenus pour responsables. Il s’agit d’un crime contre le peuple», a déclaré l’ancien dirigeant ukrainien.
Le pouvoir actuel n’a pas essayé d’établir un dialogue avec les gens qui se prononçaient contre le coup d’Etat», a-t-il soutenu. Il considère que Kiev aurait dû arriver à un règlement pacifique du conflit à ce stade.
«Tout blocus du Donbass n’est pas dans l’intérêt de l’Ukraine... S’ils n’ont pas besoin de cette région, ils doivent l’annoncer publiquement, mais s’ils en ont besoin, il faut entamer des négociations avec ces gens, pourquoi les tourmenter ?», s'est-il demandé.
Au lieu de cela, le gouvernement ukrainien a «divisé le pays en deux parties, les gagnants et les perdants», aliénant encore plus les régions de l’est, a souligné l'ancien président, déplorant que rien n’arrête les autorités, y compris le terrorisme.
En 2016, l'organe de surveillance des droits de l’homme des Nations unies, le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, avait publié un rapport accusant les deux parties au conflit ukrainien de multiples violations des droits de l’homme, dont des actes de torture, d’intimidation, des détentions illégales et des exécutions. Le rapport avait également mis en lumière un programme de torture contrôlé par le gouvernement et des prisons clandestines.
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