La Biélorussie réplique aux sanctions occidentales par un embargo sur des produits alimentaires
La Biélorussie bannira à partir de janvier les importations de denrées alimentaires de pays occidentaux, en représailles à des sanctions prises à son encontre. Ces pays accusent Minsk d'avoir orchestré la crise migratoire à la frontière polonaise.
«Compte tenu des tentatives continues des pays occidentaux d’exercer collectivement une pression de sanctions illégales sur notre pays, la République de Biélorussie a adopté des mesures de rétorsion», a fait savoir le 7 décembre le service de presse du Conseil des ministres de Biélorussie, cité par l'agence Tass. Et les autorités de détailler : «Conformément à la décision du gouvernement, à partir du 1er janvier 2022, un embargo alimentaire est mis en place sur un large éventail de marchandises produites dans les pays qui mettent en œuvre une politique discriminatoire et pratiquent des actions hostiles à l’égard de notre pays».
Cette mesure de représailles s'appliquera à un certain nombre de marchandises en provenance des pays de l’Union européenne (UE), des Etats-Unis, du Canada, de la Norvège, de l’Albanie, de l’Islande, de la Macédoine du Nord, du Royaume-Uni, du Monténégro et de la Suisse. Parmi les produits concernés figurent les porcs et la viande de porc, la viande bovine, un certain nombre d’abats comestibles, la viande salée, en saumure, séchée ou fumée, la farine alimentaire de viande ou d’abats comestibles, le lait et les produits laitiers ou encore les fruits et certains légumes.
Néanmoins, le gouvernement biélorusse assurant que sa «priorité la plus importante [...] reste les intérêts de ses citoyens», cette mesure souffrira certaines exceptions, comme les aliments destinés à nourrir les bébés. «Dans le même temps, des mesures seront prises pour assurer un équilibre sur le marché de consommation, notamment en le saturant de produits fabriqués dans le pays», affirment en outre les autorités.
Doubles sanctions occidentales
Les Occidentaux ont pris de lourdes sanctions contre des entreprises et des responsables des autorités biélorusses après la réélection en 2020 du président Alexandre Loukachenko, qu'ils contestent. Les Occidentaux ont également dénoncé la répression par le gouvernement biélorusse de mouvements contestataires à l'issue de ce scrutin.
De plus, la semaine dernière, Washington, le Canada et l'UE ont encore élargi ces sanctions pour protester contre la gestion par Minsk de la récente crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.
Varsovie et certains de ses alliés ont accusé le gouvernement biélorusse d'avoir alimenté cette vague migratoire, en délivrant des visas à des demandeurs d'asile originaires du Moyen-Orient et en les acheminant à la frontière afin de se venger des sanctions occidentales de 2020. Minsk a dénoncé des allégations «sans fondements» et considère que Varsovie et ses alliés occidentaux ont fait monter délibérément la tension, afin de prendre de nouvelles sanctions à son encontre.