Profitant des déboires du 737 MAX, Airbus remporte une belle victoire sur le marché américain
En commandant 50 exemplaires de l'A321XLR, nouveau monocouloir d’Airbus, la compagnie américaine United Airlines souligne la faiblesse de l'offre Boeing sur le milieu de marché.
La compagnie aérienne américaine United Airlines a annoncé, le 3 décembre, la commande de 50 Airbus A321XLR, un avion de capacité moyenne, afin de remplacer des Boeing vieillissants, infligeant ainsi un camouflet au constructeurs aéronautique américain, son fournisseur historique.
La plus importante compagnie aérienne au monde a précisé que ces avions, qui lui seront livrés à partir de 2024, remplaceraient sa flotte de Boeing 757-200 qui doivent prochainement être retirés des programmes de vol.
En commandant cinquante A321XLR, le nouvel avion de ligne de capacité moyenne d'Airbus, United Airlines a non seulement octroyé une victoire à l'avionneur européen, mais aussi révélé un trou béant dans la gamme du géant aéronautique américain. Une «source proche du dossier» citée par AFP a ainsi expliqué qu’United Airlines s'était tournée vers Airbus parce que «Boeing ne propose actuellement aucun avion pouvant remplacer le 757».
Tout occupé à obtenir le retour dans le ciel mondial des 737 MAX cloués au sol depuis neuf mois après deux tragédies qui ont fait 346 morts, Boeing a dû repousser à 2020 une éventuelle annonce de lancement du NMA (New Model Aircraft). Cet aéronef est censé remplacer les 757 et 767 vieillissants sur le segment intermédiaire du marché des transporteurs de passagers.
Airbus en a profité pour lancer son A321XLR, qui offre aux compagnies la possibilité d'ouvrir de nouvelles lignes long-courriers entre des villes secondaires avec un monocouloir, moins cher, plus facile à remplir et donc plus rentable.
Il peut parcourir jusqu'à 8 700 kilomètres en neuf heures, grâce à des réservoirs plus importants, soit bien davantage que le Boeing 737 MAX, dont United est une des clientes, avec 14 exemplaires.
United entend ainsi proposer, à l'avenir, des vols directs vers des villes secondaires allemandes, françaises, espagnoles et portugaises à partir des aéroports de Newark, dans le New Jersey près de New York, et de Washington Dulles, qui dessert la capitale fédérale des Etats-Unis.
Selon les professionnels du secteur aéronautique, Boeing a intérêt à réagir rapidement pour éviter de perdre encore plus pied face à son rival. Ainsi, Richard Aboulafia vice-président du cabinet américain d’analyse du marché aéronautique Teal Group explique que «L'A321XLR est un avion qui influence la stratégie des compagnies aériennes, qui vont ainsi pouvoir proposer des vols directs vers de nouvelles destinations et augmenter les prix des billets d'avion vers ces lignes», tout en précisant que Boeing doit réagir «rapidement» s'il ne veut pas perdre de nouveaux clients.
En attendant, les déboires du 737 MAX ont déjà permis à Airbus de dépasser son rival américain par le nombre de commande commandes (542 appareils nets à fin octobre contre -95) et celui des livraisons (648 avions contre 321).