Libra : Bruno Le Maire ne veut pas de la cryptomonnaie de Facebook «sur le sol européen»

- Avec AFP

Libra : Bruno Le Maire ne veut pas de la cryptomonnaie de Facebook «sur le sol européen» Source: Reuters
Figurines de «mineurs», le nom donné à ceux qui créent des unités de cryptomonnaie, devant le logo de la Libra, monnaie virtuelle que veut lancer Facebook en 2020 (illustration).
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Lors d’une conférence à Paris, le ministre français de l’Economie s’est prononcé contre la «privatisation éventuelle d'une monnaie». Contrairement à la taxe sur les GAFA, il ne heurtera pas les Etats-Unis avec cette position.

«Nous ne pouvons pas autoriser le développement de la Libra sur le sol européen», a déclaré le 12 septembre le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d'une manifestation consacrée aux défis des cryptomonnaies, au siège parisien de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Ouvrant les débats du OECD Global Blockchain Policy Forum 2019, le ministre s'est livré à un réquisitoire contre la cryptomonnaie que Facebook prévoit de lancer en 2020. Considérant que «la souveraineté monétaire des Etats [était] en jeu», il n'a pas hésité à qualifier de «systémiques» les risques que pourrait entraîner cette «privatisation éventuelle d'une monnaie [...] détenue par un seul acteur qui a plus de 2 milliards d'utilisateurs sur la planète».

«Toute défaillance dans le fonctionnement de cette monnaie, dans la gestion de ses réserves, pourrait créer des désordres financiers considérables», a estimé Bruno Le Maire, redoutant également que la Libra se substitue à la monnaie nationale dans les Etats où la devise est faible ou connaît une forte dévaluation.

«Les commentaires du ministre français de l'Economie soulignent encore plus l'importance de notre travail en cours avec les autorités de régulation et les gouvernements de par le monde», a réagi dans un communiqué le responsable de la communication de la Libra Association, Dante Disparte.

Le ministre, qui avait émis ses doutes sur le projet de monnaie virtuelle de Facebook lors du G7 Finances de Chantilly en juillet, a également exprimé ses craintes de voir la Libra échapper au contrôle des Etats à propos du financement du terrorisme.

Je ne vois pas pourquoi les nouvelles technologies seraient forcément guidées par une idéologie libertarienne qui refuse toute régulation et qui conteste tout rôle à l'Etat

Il a aussi refusé que les cryptomonnaies puissent se développer sans aucune régulation. «Je ne vois pas pourquoi les nouvelles technologies seraient forcément guidées par une idéologie libertarienne qui refuse toute régulation et qui conteste tout rôle à l'Etat», a-t-il expliqué.

Ayant attiré sur la France les foudres de l’administration américaine avec la taxe sur les géants du numérique, Bruno Le Maire prend cependant moins de risques avec ses déclarations sur la monnaie virtuelle de Facebook.

Ainsi, le président Donald Trump a exprimé à peu près les mêmes réserves à propos de la Libra, et des cryptomonnaies en général, en écrivant en juillet sur son compte twitter : «Si Facebook et les autres entreprises veulent devenir une banque, elles doivent rechercher une nouvelle charte bancaire et être soumises à toutes les réglementations bancaires, tout comme les autres banques, nationales et internationales.»

Dans son intervention au forum de l’OCDE, le ministre français a cependant pris soin de faire un distinguo entre la Libra et les cryptommonaies en général, se disant «passionné» par le sujet et redisant que la France réfléchissait à la création d'une monnaie numérique publique émise par les banques centrales.

Il a par ailleurs demandé à l'OCDE, qui travaille actuellement sur un projet de taxation des géants du numérique, de s'emparer également de la question de la fiscalité des cryptomonnaies.

Avec la création annoncée mi-juin d'une monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial. Inspirée de cryptomonnaies comme le bitcoin, elle doit toutefois être gérée par un consortium à but non-lucratif.

Le projet suscite de vives inquiétudes tant de la part des banquiers centraux, des politiques que des autorités de régulation. En juillet, les ministres des Finances du G7 avaient alerté sur les risques que font peser sur le système financier international les projets de cryptomonnaies.

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