Loi de finances 2019 : entre hausse et baisse d’impôts, le numéro d'équilibriste du gouvernement

Loi de finances 2019 : entre hausse et baisse d’impôts, le numéro d'équilibriste du gouvernement © LOIC VENANCE Source: AFP
Le ministère de l'Economie et des Finances (image d'illustration).
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Le projet de loi de finances 2019 a été présenté ce 24 septembre en conseil des ministres. Pris en tenaille entre ses promesses d’augmenter le pouvoir d’achat des Français et de réduire les dépenses publiques, l’exécutif a dû jouer les équilibristes.

Soutenir la croissance et garantir aux Français une hausse de leur pouvoir d'achat tout en réduisant les dépenses publiques : l'objectif affiché du gouvernement a tout l’air d’être un véritable casse-tête, d’autant plus que la croissance initialement attendue à 2% par Bercy d’ici fin 2018 semble avoir fait faux bond. La hausse des prix du pétrole et la mise en place de mesures protectionnistes par Washington ne sauraient aider. C'est pourtant dans ce contexte que le gouvernement français a présenté le 24 septembre le projet de loi des finances 2019, en conseil des ministres.

Une baisse d’impôt de six milliards d’euros pour les ménages ?

Maintes fois annoncées par les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et des Comptes publics Gérald Darmanin, la baisse de six milliards d’euros d’impôts pour les ménages est l’un des mesures de l’exécutif en faveur du pouvoir d’achat des Français. Estimées à neuf milliards d’euros par le gouvernement, les baisses d’impôt reposent principalement sur la seconde partie de la suppression de la taxe d’habitation (3,8 milliards d’euros) ainsi que la baisse des cotisation salariales (quatre milliards d’euros).

Les hausses d’impôts ont quant à elle été estimées par Bercy à un total de 3,1 milliards d’euros. Ces hausses se composent de l’augmentation de la fiscalité, notamment sur le carburant (1,9 milliards d’euros) et sur le tabac (0,4 milliard d'euro), et du resserrement du dispositif concernant le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) (0,8 milliard d’euros).

Des allocations moins bien revalorisées

Cependant, ce montant de six milliards d’euros d’économie pour les ménages avancé par le gouvernement demeure contesté. Dans une étude publiée le 21 septembre, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a en effet estimé ce chiffre à 3,5 milliards d’euros. Selon l'organisme, la désindexation sur l’inflation des allocations logement, des prestations familiales et des pensions de retraite auront pour répercussion une baisse du pouvoir d’achat des ménages de 2,5 milliards d’euros.

Si le gouvernement assure exclure la réduction ou le gel de ces allocations, leur faible revalorisation devrait être en deçà de l’inflation attendue en 2019 à 1,3%. Une mesure qui pourrait donc faire perdre du pouvoir d’achat à ses bénéficiaires.  

De nouvelles coupes dans la fonction publique

Le gouvernement d’Edouard Philippe envisage au cours de l’année prochaine la suppression de plus de 4 000 postes (4 164) dans la fonction publique d'Etat soit presque trois fois plus que l’année précédente (1 600 postes supprimés). Les ministères des Comptes publics (2 283 postes) et de l’Education nationale (1 813 postes) sont les principaux concernés par ce dégraissage des effectifs. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique au cours de son quinquennat, 50 000 dans celle de l'Etat et 70 000 dans celle des collectivités territoriales. 

Les entreprises grandes gagnantes de la loi de finance 2019 ?

L’ensemble des entreprises tous secteurs confondus devraient payer moins d’impôts au cours de l’année prochaine. A la faveur d’une transformation du CICE en baisse d’impôt, les charges patronales vont baisser de 20,4 milliards. Même tendance pour l’impôt des sociétés, avec une baisse de 3,4 milliards d’euros l’année prochaine. Le taux «normal» appliqué aux entreprises passera ainsi à 31%, contre 33,3% actuellement. Le taux réduit de 15% appliqué pour les petites entreprises restera en revanche le même pour l’année 2019.  

Lire aussi : Gardien du déficit français, Pierre Moscovici regrette pourtant les «coups de rabots» budgétaires

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