Dans le monde les dividendes bondissent, quand en France l'Etat doit 10 milliards aux grands groupes
Cherchez l'erreur. Les dividendes bondissent au 3ème trimestre pour les actionnaires des grandes entreprises à travers le monde. La France, elle, doit rembourser 10 milliards d'euros aux entreprises après l'annulation de la taxe sur les dividendes.
Sous l'effet conjugué des très bons chiffres réalisés aux Etats-Unis, au Canada et dans la zone Asie-Pacifique hors Japon, ainsi que du retour aux affaires du Royaume-Uni après l'annonce du Brexit, les dividendes bondissent au troisième trimestre 2017 dans le monde entier. Avec une augmentation de 14,5%, il s'agit de la hausse la plus rapide en trois ans, selon l'étude de référence de la société de gestion Janus Henderson Investors.
A propos du pays qui se retirera bientôt de l'Union européenne, l'étude de l'agence précise : «Les dividendes sous-jacents du pays ont enregistré l'augmentation la plus rapide au monde au troisième trimestre, en hausse de 17,5%, grâce, principalement, au secteur minier. En termes totaux, les dividendes s'inscrivent en hausse de 12,7%, à 29,6 milliards de dollars.» Cette étude menée depuis 2013 analyse les dividendes payés par les 1 200 plus importantes entreprises du monde en termes de capitalisation boursières. Ce volume représente 90% des dividendes payés à l'échelle mondiale.
Pendant ce temps, la taxe sur les dividendes coûtera 10 milliards à la France
En France, les effets de ruissellement consécutifs à ce bondissement des dividendes pour les actionnaires des plus grandes entreprises se font encore attendre et pour le moment, le gouvernement d'Edouard Philippe doit trouver un moyen de rembourser 10 milliards d'euros aux grandes entreprises du pays en raison d'une taxe de 2012 invalidée par le Conseil constitutionnel.
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— RT France (@RTenfrancais) November 14, 2017
En effet, l'Etat a été condamné à rembourser aux grandes entreprises 10 milliards d'euros en raison de l'invalidation par le Conseil des Sages de la contribution de 3% sur les dividendes instaurée en 2012. «L'amateurisme juridique a conduit à faire le plus grand cadeau fiscal jamais fait aux entreprises de ce pays», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
Le coût de l'annulation de la taxe est un casse-tête pour Bercy, qui avait pris les devants en la supprimant dans son projet de budget 2018 et en provisionnant 5,7 milliards sur cinq ans pour les remboursements. A priori, l'adoption définitive à l'Assemblée nationale, le 14 novembre, du projet de loi de finance rectificative (PLFR) contenant la surtaxe exceptionnelle sur les grandes sociétés (celles qui réalisent plus d'un milliards d'euros de chiffre d'affaires par an) devrait lui permettre d'en récupérer 5,4. Mais des doutes demeurent, à nouveau, sur la constitutionnalité de cette nouvelle taxe.