Rigueur budgétaire : la Sécurité sociale paiera aussi son tribut à la réduction des dépenses
Le gouvernement et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont rendu publiques les mesures d'économie qui toucheront la «Sécu», en déficit de 5 milliards d'euros en 2017. Les Français devront notamment payer plus cher leurs soins à l'hôpital.
«Nous inversons une courbe. Nous inversons la courbe de la dépense publique», a commenté Gérald Darmanin le 27 septembre 2017, faisant allusion, avec une pointe de perfidie, au succès plus que mitigé sur le front de l'emploi du quinquennat de François Hollande, lequel avait promis d'inverser la courbe du chômage. Le ton est donné. Et c'est la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn qui s'est chargée de chiffrer la contribution de la Sécurité sociale à la rigueur budgétaire. En résumé, après la baisse des APL et la hausse de la CSG, une partie des Français paieront aussi plus cher pour se soigner.
«Nous sommes clairement sur une trajectoire du retour à l'équilibre en 2020», s'est félicitée la ministre ce 28 septembre, alors que l'exécutif prévoit de fortement réduire le déficit de la Sécurité sociale de 5,2 à 2,2 milliards d'euros en 2018, ce qui serait un niveau inédit depuis 17 ans. La réduction des dépenses de l'Etat se traduira mécaniquement par un renchérissement de l'accès aux soins. Les établissements de santé verront ainsi leurs recettes augmenter notamment grâce à une revalorisation du forfait hospitalier dont le montant, inchangé depuis 2010, passera de 18 à 20 euros. La mesure, évaluée à 200 millions d'euros, fait déjà grincer des dents les mutuelles prenant en charge ces frais de séjour, ainsi que les associations de patients. Celles-ci craignent une hausse des tarifs des contrats qui pourrait toucher les patients les plus pauvres.
Pourtant, malgré la conjoncture économique et la persistance du chômage, de nombreuses branches de la Sécurité sociale sont excédentaires. La branche vieillesse a ainsi cessé d'être déficitaire depuis 2016. En 2017, elle affiche un solde positif de 200 millions d'euros. La branche famille est elle aussi revenue dans le vert en 2017 pour la première fois depuis 10 ans.
Le déficit de la Sécurité sociale représente 0,22% du produit intérieur brut de la France et 6% du déficit public en 2016, selon les chiffres de l'Insee.