Les prix du pétrole chutent après l’échec de la réunion entre les pays producteurs de pétrole à Doha
Le cours officiel du baril de pétrole a drastiquement chuté après que les pays membres de l’OPEP et d'autres nations ont échoué à trouver un accord pour geler leur production afin de rétablir un équilibre sur le marché pétrolier.
Au lendemain de la rencontre - non-concluante - entre les pays membres de l’OPEP qui s’est tenue à Doha le 17 avril, le baril de Brent, référence européenne du brut, a chuté de 7% puis s'est un peu redressé, arrivant à 41,23 dollars (soit 4,3%).
Le prix du brut américain a connu une évolution similaire, ayant également chuté de 7% avant de récupérer un peu de terrain pour se positionner à 38,48 dollar le baril.
La chute des prix du pétrole renforce la crise de certains pays producteurs
L’échec à trouver un accord sur le gel de la production de pétrole plante une épine dans le pied de certains pays producteurs de pétrole de l’OPEP, tels que l’Arabie saoudite, le Qatar ou même la Lybie, dont l’économie dépend fortement du cours de l’or noir.
L’Arabie saoudite, qui en amont de la réunion à Doha avait fait savoir qu’elle ne diminuerait pas sa production de pétrole si d’autres producteurs, dont l’Iran, ne le faisaient pas aussi, voit à présent sa situation financière se compliquer davantage. L’Arabie saoudite, dont les ventes de pétrole représentent 80% des recettes du royaume, souffre actuellement d’un déficit budgétaire sans précédent.
L’Angola, autre pays producteur de pétrole membre de l’OPEP, a de son côté été jusqu’à réclamer l’aide du Fonds monétaire international.
En revanche, l’échec d’un accord sur le gel de la production de pétrole est susceptible de renouveler la pression sur les producteurs de gaz de schiste aux Etats-Unis. L’essor de l’industrie américaine de gaz de schiste au cours des dix dernières années est l’une des principales raisons pour laquelle les prix du pétrole ont chuté de près de 50% depuis le milieu de 2014.
Dix-huit pays, y compris la Russie et l’Arabie saoudite, se sont réunis à Doha, où près des trois quarts de la production pétrolière mondiale étaient représentés afin de discuter de la surproduction mondiale de pétrole qui pèse sur le prix du baril depuis près de deux ans.
Les négociations sur le gel de la production de pétrole, qui selon le projet d’accord révélé par des journalistes aurait dû être gelée à son niveau de janvier 2016, ont échoué lorsque l’Arabie saoudite a demandé à ce que son rival régional, l’Iran, gèle aussi sa production. Or, l’Iran, qui n’a envoyé aucune délégation à Doha, avait déclaré qu’il ne réduirait pas sa production de pétrole tant que cette dernière n’aurait pas retrouvé ses niveaux d’avant l’introduction des sanctions internationales contre Téhéran en 2008.