Accusations d'Orano : le Niger rejette l'assimilation de l'exercice de la souveraineté sur les ressources du pays à du vol

Accusations d'Orano : le Niger rejette l'assimilation de l'exercice de la souveraineté sur les ressources du pays à du vol Source: Gettyimages.ru
Mine d'uranium dans la région d'Arlit, en 1990. [Photo d'illustration]
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En réponse aux accusations françaises de «vol» d'uranium, le Niger promet de «sévir» contre les compagnies minières ne respectant pas sa réglementation. Niamey met en cause Orano pour un «déséquilibre systémique» et des impayés de 4,381 milliards de francs CFA, réaffirmant que le droit d'exploitation n'est pas synonyme de propriété.

Le gouvernement nigérien prendra des mesures sévères à l'encontre de tout partenariat qui ne respecte pas les règles de l'industrie minière du pays. Cette décision a été annoncée par le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, et le ministre nigérien de la Justice, Aliou Daouda, le 27 décembre lors d'une conférence de presse qui a suivi les accusations portées par la société française Orano et la France à l'encontre de l'uranium nigérien.

Selon la déclaration des ministres nigériens, Niamey rejette « toute rhétorique qui assimile à un vol l’exercice de sa souveraineté sur une ressource nationale ». Le Niger « applique strictement sa réglementation minière en toute souveraineté et a décidé de sévir contre tout partenaire qui ne la respectera pas », a déclaré Ousmane Abarchi.

Il a également souligné que « les données consolidées sur plus de 50 ans révèlent un déséquilibre systémique dans la commercialisation de la production de la Somaïr ». Le ministre nigérien des Mines a ajouté que le montant total des redevances et des amendes infligées à la société Orano, qui n'a pas non plus payé ses impôts en 2025, est estimé à 4,381 milliards de francs CFA (environ 7,45 millions de dollars).

Le ministre de la Justice, Aliou Daouda, a quant à lui souligné que le contrat entre le Niger et la société Orano constitue « un droit d’exploitation conditionné, et non une propriété du sous-sol nigérien, lequel demeure l’attribut souverain de l’État du Niger ». Selon lui, Niamey « applique à bon droit sa réglementation minière en toute souveraineté, y compris en cas de non-respect par le concessionnaire des obligations mises à sa charge, consistant notamment dans la protection de l’environnement et des activités de surface ».

Une nationalisation, des déchets nucléaires et un tribunal spécial

En juin dernier, les autorités nigériennes ont nationalisé Somaïr, filiale clé d'Orano et monopoleur de l'extraction d'uranium dans le pays. Niamey a déclaré que cette décision permettrait de gérer plus efficacement les ressources dans l'intérêt du peuple. Orano, qui détenait 63,4 % des actions de la société, a déposé plusieurs plaintes, notamment devant les tribunaux nationaux et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), pour demander des indemnités et la restitution des actifs.

Les relations entre Niamey et Orano se sont encore détériorées début décembre après la découverte, dans le nord du pays, de 400 tonneaux contenant des déchets radioactifs sur un ancien site à Arlit, abandonnés à ciel ouvert. Les autorités nigériennes ont alors annoncé leur intention de saisir la justice contre la société française afin d'obtenir réparation pour les préjudices causés aux populations et à l'environnement.

Dans le même temps, le Front Révolutionnaire pour la souveraineté de l'Afrique a appelé à la création d'un tribunal spécial pour juger Orano et les acteurs français impliqués dans l'exploitation de l'uranium depuis la période coloniale. L'organisation a évoqué des « crimes contre l'humanité » et exhorté le Niger à résister aux pressions extérieures qu'elle qualifie de « juridictions coloniales et impérialistes ».

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