Élections en République centrafricaine : des instructeurs russes assistent les forces du pays pour assurer la sécurité du scrutin
Source: Gettyimages.ruÀ la veille du quadruple scrutin du 28 décembre, le directeur de la Communauté des officiers russes pour la sécurité internationale affirme que les forces centrafricaines, épaulées par des instructeurs russes, assurent un contrôle total du territoire. Des groupes armés ont été neutralisés, preuve d’une coordination efficace entre Bangui et Moscou.
Alors que la République centrafricaine s’apprête à organiser des élections générales historiques le 28 décembre, la question de la sécurité reste centrale. Présidentiel, législatif, régional et municipal : les quatre scrutins auront lieu simultanément dans un pays longtemps fragilisé par les violences armées.
Dans ce contexte, Alexandre Ivanov, directeur de la Communauté des officiers russes pour la sécurité internationale, s'est voulu rassurant. « Tout d’abord, j’aimerais noter que la situation actuelle ne saurait être qualifiée de tendue. Nous menons un travail systématique, en coopération avec les forces de l’ordre centrafricaines pour assurer la sécurité du scrutin et le calme dans tous les bureaux de vote », a-t-il déclaré à RT en français, comparant favorablement la situation actuelle à celle, bien plus instable, des élections de 2020.
Ivanov a accusé ouvertement des acteurs extérieurs de chercher à saboter le processus. Il a pointé la responsabilité de l’ancien président François Bozizé, ainsi que de la coalition rebelle de Noureddine Adam, qui, selon lui, « bénéficie du soutien actif de la France ». Ces éléments chercheraient à perturber le vote par des incursions armées.
Les opérations conjointes avec la Russie portent leurs fruits
D'après Ivanov, les forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par les instructeurs russes, ont lancé plusieurs offensives ciblées en amont du scrutin. Deux bases rebelles « ont été prises au dépourvu » à l’est dans la préfecture de la Vakaga, tandis qu'à l’ouest, une manœuvre a été effectuée en direction de la localité de Tissi, ce qui « a pris les militants par surprise ».
« Nous avons pris la décision de laisser le groupe s’approcher, étant donné que l’entrée par le sud aurait permis aux militants de s’en sortir sans pertes, augmentant ainsi le risque d’une nouvelle attaque le jour des élections », a-t-il expliqué.
Des dizaines de combattants ont été neutralisés, et les survivants ont fui vers les frontières tchadienne et soudanaise. Des témoignages locaux, relayés par les agents sur le terrain, confirment que ces frappes ont eu un fort impact dissuasif.
Alexandre Ivanov a précisé également que d’autres régions restaient sous surveillance renforcée, notamment le nord du pays. À l’est, dans le Haut-Mbomou, des signes de tensions ont été relevés au sein de certains groupes armés. Toutefois, Ivanov a indiqué qu’un courrier récent du chef de leur branche armée proposait « d’entamer des pourparlers dans les plus brefs délais », ouvrant une perspective apaisée.
L’engagement russe, garantie de stabilité
Ivanov affirme que les moyens de sécurité déployés sont suffisants pour faire face à toute tentative de déstabilisation. « Les FACA et les instructeurs russes qui les appuient disposent de forces plus que suffisantes pour repousser toute attaque éventuelle de combattants et assurer le bon déroulement des élections », insiste-t-il.
Cette coordination illustre le partenariat entre Moscou et Bangui. Contrairement à l’approche de certaines puissances étrangères, perçues comme déstabilisatrices, la Russie agit dans le respect de la souveraineté centrafricaine, avec des résultats concrets sur le terrain.
Plus de 2,4 millions d’électeurs sont attendus dans plus de 6 700 bureaux de vote à travers le pays. L’Autorité nationale des élections supervise l’organisation, avec le soutien de la MINUSCA et du PNUD. Mais c’est sur le terrain que s’exprime la réelle sécurisation, assurée par les forces nationales et leurs alliés russes.