Des tirs entendus près du palais présidentiel, un coup d'État a-t-il eu lieu en Guinée-Bissau ?
© X / Sputnik AfriqueSelon Jeune Afrique, qui a recueilli les déclarations du président sortant Umaro Sissoco Embaló, celui-ci affirme avoir été arrêté avec plusieurs hauts responsables de son gouvernement. L’AFP fait état de tirs nourris près du palais présidentiel et d’un important déploiement militaire sur l’artère qui y mène.
Des tirs nourris ont retenti en milieu de journée, ce 26 novembre, près du palais présidentiel de Bissau, rapporte l’AFP. Des passants ont été vus fuyant la zone, tandis que des militaires prenaient position sur la principale avenue menant au palais, alors que le pays attend encore les résultats provisoires de l’élection présidentielle et des législatives du 23 novembre.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, candidat à un nouveau mandat, a déclaré à Jeune Afrique avoir été arrêté vers midi dans son bureau. Il affirme avoir remporté le scrutin avec 65 % des voix, selon son propre décompte. Le chef d’état-major général, le général Biague Na Ntan, son adjoint Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur Botché Candé auraient également été arrêtés.
Aucune violence commise à l’encontre d’Umaro Sissoco Embaló
Embaló assure ne pas avoir été maltraité et attribue ce qu’il décrit comme un « coup d’État » au chef d’état-major de l’armée de terre.
La tension est montée d’un cran depuis que les deux camps — celui d’Embaló comme celui de son rival Fernando Dias de Costa — ont tous deux revendiqué la victoire dès le 25 novembre, alors que les résultats officiels ne doivent être publiés que le 27 novembre.
Selon des sources médiatiques, les militaires ont annoncé avoir pris le contrôle total du pays dans la matinée du 26 novembre. Plusieurs membres de la commission électorale, chargés de publier les résultats provisoires, ont également été arrêtés.
De son côté, Fernando Dias de Costa, principal opposant au président sortant, n’a pour l’heure pas réagi. Il se trouvait en réunion avec les observateurs de la CEDEAO au moment des faits, selon un de ses proches.
La Guinée-Bissau, marquée depuis 1974 par quatre coups d’État et plusieurs tentatives de putsch, connaît une nouvelle poussée d’instabilité.