Tunisie : la diaspora et le tourisme dopent les recettes en devises

Les transferts des Tunisiens vivant à l’étranger et les revenus du tourisme ont franchi un nouveau cap en 2025, soutenant la stabilité financière du pays malgré la baisse des réserves en devises et les tensions budgétaires.
Les recettes extérieures de la Tunisie confirment leur rôle central dans le maintien des équilibres économiques. Selon les dernières données publiées le 3 octobre par la Banque centrale de Tunisie (BCT), le cumul des revenus du travail et du tourisme a dépassé 12,7 milliards de dinars sur les neuf premiers mois de l’année 2025.
Des transferts de la diaspora en hausse constante
Les revenus du travail, majoritairement issus des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger, ont progressé de 8 % pour atteindre près de 6,5 milliards de dinars à fin septembre, contre 6 milliards un an plus tôt. Ces envois constituent la première source de devises du pays, permettant de compenser partiellement le déficit commercial et de soutenir la consommation intérieure dans un contexte de pression sur le pouvoir d’achat.
Le tourisme consolide sa reprise
Le secteur touristique poursuit également sa dynamique positive. Les recettes ont augmenté de 8,2 %, totalisant 6,2 milliards de dinars sur la même période. Cette croissance traduit la reprise continue du secteur après plusieurs années de turbulences, portée par la hausse des arrivées en provenance d’Europe et du Maghreb, ainsi qu’une amélioration de la qualité des services hôteliers. Le tourisme confirme ainsi son statut de deuxième pilier de l’entrée de devises en Tunisie.
Légère baisse du service de la dette
Sur le plan financier, la BCT note une diminution du service de la dette extérieure, en recul de 3,7 % pour s’établir à 10,5 milliards de dinars fin septembre 2025, contre 10,9 milliards un an auparavant. Cette évolution s’explique par un allégement temporaire du calendrier de remboursement de la dette publique.
Les avoirs nets en devises se sont néanmoins contractés, passant de 25,3 milliards de dinars (114 jours d’importation) à 24,2 milliards (105 jours). Cette baisse reflète notamment la hausse des importations énergétiques et alimentaires, ainsi que les besoins de financement du budget de l’État.