RDC : une valise satellitaire serait à l’origine de la descente militaire contre la chaîne Antenne A à Kinshasa

Un mystérieux assaut effectué par des militaires inconnus a ciblé les locaux d’une chaîne privée dans un quartier huppé de la capitale congolaise. Un équipement de diffusion serait le motif de la descente qui s’est soldée par l’enlèvement d’un réalisateur et l’arrestation du rédacteur en chef du média.
Selon des sources de presse congolaise, la chaîne de télévision privée Antenne A, l'une des plus suivies en République démocratique du Congo, dans la commune de la Gombe à Kinshasa, a fait l’objet d’un assaut spectaculaire ce 29 juillet par une quarantaine de militaires non identifiés, qui ont imposé un blocus total sur les locaux. Cette descente aurait été motivée par une « valise satellitaire ». Un communiqué de la chaîne rendu public sur Facebook, a indiqué que les militaires étaient à la recherche d’un « équipement de diffusion » dont la photo a été montrée au personnel sur place.
Un agent d’Antenne A, qui a préféré garder l’anonymat, a déclaré au site d’information Mbote que les militaires « disent être à la recherche d’une valise satellitaire. Ils passent la chaîne à la fouille systématique ».
L’intervention a soulevé de nombreuses interrogations, d’autant plus qu’Antenne A est un média connu dans le pays pour la tonalité critique de sa ligne éditoriale envers le pouvoir en RDC.
Un réalisateur enlevé
Selon le même communiqué, n’ayant pas trouvé la valise, les militaires ont emmené l'un des réalisateurs d’Antenne A du nom de Léonard Muhemeri, qui demeure introuvable jusqu'à présent. D’autres sources de presse locale indiquent que le rédacteur en chef de la chaîne aurait été arrêté.
Peu après 13h00, un véhicule a récupéré les 6 militaires laissés en faction devant la chaîne pour en interdire l'accès, précise le communiqué d'Antenne A qui a indiqué que le travail du média a été perturbé par cette intervention.
Selon la presse, cet incident a relancé le débat sur les pressions dont les médias locaux font l’objet en RDC, sur fond de tensions politiques dans le pays.
Pour l’heure, aucune autorité militaire ou judiciaire congolaise n’a fourni d’explications sur cette affaire.